W./e.

Publié le 10 mai 2012 par Artetregards

Madonna aime le cinéma, mais il ne le lui rend pas.

« La plus grande histoire d’amour du XXe siècle », peut-on lire sur l’affiche de W./E., le dernier caprice (euh, film) de Madonna. Rien de moins. Il est vrai qu’à côté du couple Wallis Simpson-Edward VIII, Blanche-Neige et le Prince charmant n’ont plus qu’à aller se rhabiller. Pour pouvoir épouser la belle américaine, deux fois divorcée, le roi d’Angleterre dût abdiquer en décembre 1936, après 326 jours de règne. Banni de sa terre natale, il se réfugia en France et prit le titre de Duc de Windsor. Le sacrifice ultime, semble-t-il.

Oui mais voilà, Madonna ne croit plus aux contes de fée depuis belle lurette et sait qu’une relation amoureuse, aussi royale soit-elle, nécessite des compromis. « On n’imagine pas combien c’est difficile de vivre la plus grande histoire d’amour du monde », avouait volontiers Wallis. Pour illustrer son analyse historico-sentimentale, la réalisatrice renonce – et c’est tant mieux – au biopic pur et dur. Il aurait été malhabile, tout juste un an après Le Discours d’un roi, de consacrer un autre film aux mésaventures d’Edward VIII et de son frère, le bègue George VI.

Elle préfère jouer la carte de l’originalité en mettant en parallèle deux générations de femmes : tandis que Wallis Simpson s’attire les faveurs du Prince de Galles au début du XXe siècle, Wally Winthrop, jeune new-yorkaise d’aujourd’hui, passe ses journées à contempler les bibelots clinquants ayant appartenu au Duc et à la Duchesse de Windsor. La reine de la pop entrecroise les époques et les destins, mêle – non sans maladresse – les trames narratives, comme le faisait Stephen Daldry dans The Hours. Malheureusement pour elle, le résultat n’est pas à la hauteur de ses ambitions.

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Camille P.