Magazine Médias

Tallinn libérée

Publié le 15 mai 2012 par Copeau @Contrepoints

À la division entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est, naguère imposée par les Soviétiques, s’est substitué un nouveau partage entre l’Europe du Nord sérieuse et l’Europe du Sud que l’on ne qualifiera pas.

Par Guy Sorman, depuis Tallinn, Estonie.

Tallinn libérée

Toomas Hendrik Ilves, président de l'Estonie.

François Hollande devrait passer par l’Estonie. Il rencontrerait le Président Toomas Hendrik Ilves, un homme qui parle franc, qui lui dirait fermement ce qu’il répète à tous ses visiteurs :

Les Européens du Nord ne donneront pas un centime aux Grecs ou aux Italiens pour les récompenser de leur gabegie et malversation ; la Turquie en Europe renforcerait notre sécurité contre des voisins inquiétants à commencer par la Russie ; la rigueur budgétaire est la condition impérative de la croissance ; un impôt à taux unique de 21% sur tous les revenus (0% pour les bénéfices réinvestis par les entreprises) est le meilleur des stimulants économiques ; il serait temps que l’Union européenne adopte une politique énergétique commune plutôt que de s’abandonner, en ordre dispersé, aux diktats de Gasprom ; éviter la Schröderisation, c’est-à-dire l’achat des politiciens européens par le Kremlin ; cesser de brailler contre les « populistes » dès l’instant où tous les gouvernements qui achètent les voix des électeurs à coups de subventions et aides sociales sont aussi des populistes.

Bienvenue à Tallinn, Monsieur le Président : vous y découvrirez qu’à la division entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est, naguère imposée par les Soviétiques et non par les civilisations, s’est substitué un nouveau partage entre Europe du Nord sérieuse et libérale et Europe du Sud que l’on ne qualifiera pas. La France se trouve aujourd’hui écartelée entre les deux : prête à basculer.

—-
Sur le web.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Copeau 583999 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte