- Les grandes banques commettent erreur sur erreur (malversation sur malversation ?), et menacent la planète.
- Aux USA (au moins), les entreprises, du fait de leur complexification, demande des employés diplômés, qu’elles ne trouvent pas. D’où chômage pour les autres.
Mais il y a pire. Pour cette pensée, l’économie génère le bonheur. Il faut donc optimiser sa performance. C’est pour cela que les journaux de management expliquent au dirigeant comment tirer le meilleur de leur personnel. Aliénation économique aurait dit Marx : l’homme est l’esclave de l’économie.
Que cette vision du monde ait pu s’imposer est étrange : elle ne nous est pas du tout consubstantielle. Dans la France de mon enfance, on ne se définissait pas par son travail, mais par sa vie privée. (Le fameux « temps libre » honni de M.Sarkozy.) Cette France répartissait l’emploi de façon à ce que tout le monde en ait un. Et son État n’était pas nécessairement incompétent, pour la bonne raison qu’il n’était pas poussé par les intentions que lui prêtent les néolibéraux. D’ailleurs, il existait aussi une économie privée, variable d’ajustement selon Michel Crozier. Obtenait-on ainsi un optimum économique ? Mais, en quoi a-t-on besoin d’une innovation maximale ? Nous vivrions aussi bien avec moins de cochonneries.
Bien sûr, si ce modèle n’a pas survécu, c’est qu’il avait des défauts. Peut-être faudrait-il essayer de les comprendre, et de les corriger ? (Et si son plus gros défaut avait été une rigidité qui le préparait mal au changement ?)