Mondragon: Collective approach pays big dividendsC’est le titre très flatteur de la revue Financial Times concernant l’une des plus grandes et des plus prolifiques coopératives au Monde.
Si la coopérative Mondragón, fondée il y a plus de cinquante ans par un prêtre jésuite, est célèbre, c’est qu’elle a réussi à combiner une politique sociale généreuse et des affaires prospères. Elle constitue à elle seul, le socle du développement de la région basque espagnole. Elle possède sa banque ainsi qu’une chaîne de supermarchés. Si elle a démarré en fabriquant du petit électroménager (comme Moulinex), elle dispose maintenant d’une palette très diversifiée, de la machine à espressos aux chaudières en passant par les robots industriels. Le groupe a su s’adapter à la mondialisation sans jamais licencier personne ni sacrifier ses principes d’équité sociale. Il vient de signer des accords de prise de participation avec des entreprises chinoises. Quelques indicateurs du succès de la coopérative Mondragon - 16 milliards d’euros de chiffres d’affaires. - 40% des bénéfices de l’entreprise vont aux salariés, 10% à des œuvres de charité ou de formation, 50% restants pour les provisions, réserves et investissements lourds de l’entreprise. - Pas de grèves depuis la date de création - soit il y a plus de cinquante ans. - Près de 100 000 salariés et une expansion à l’international. - Deux instances décisionnelles, à savoir l’équipe dirigeante d’un côte et le conseil des ouvriers de l’autre. - Une université technologique forte de plus de 5000 étudiants qui sert aussi de pôle de R&D et de vivier de compétences pointues. - Les hauts dirigeants de l’entreprise ne gagnent pas plus de 5 fois que ce que touche un ouvrier en moyenne. Alors que dans les grandes entreprises classiques les écarts de salaires peut aller de 100 à 400 fois.Sur ce dernier point, Mondragon est une preuve parfaite qu’on l’on peut créer de la richesse, qu’une entreprise peut être rentable sans adopter des pratiques inéquitables qui ont cours dans de nombreuses grandes entreprises et multinationales. Une entreprise comme Bonbardier qui est actuellement critiquée pour les rémunérations exagérées de ses hauts dirigeants devrait s’inspirer de la philosophie coopérative. « En 2011, les hauts dirigeants de Bombardier ont touché une rémunération de 22 millions de dollars, dont 8,1 millions pour le président et chef de la direction Pierre Beaudoin. Au cours des trois dernières années, cette rémunération totale a augmenté de 90%, alors que le bénéfice par action a diminué de 16%. ». Drôle de logique.
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