The Tudors - Episode 7

Publié le 28 mai 2007 par Heather

Un épisode presque de transition qui bouscule les priorités des personnages. En effet, une épidémie de sweating sickness ('suette' en français) frappe durement l'Angleterre. Le premier touché, le premier mort de l'épisode est Compton que l'on découvre agonisant en ouverture de l'épisode. Un personnage connu, mais sans être majeur, décès conçu pour interpeler le téléspectateur, mais qui va aussi servir de fil conducteur via la tristesse de Thomas Tallis se rendant sur la tombe de son amant. Il composera pour lui un morceau de musique émouvant qui clôturera l'épisode, tous les survivants de la Cour réunis dans l'église pour honorer leurs morts, symbolisés par ces places restées vides sur les bancs. L'ombre mortelle de cette maladie qui peut frapper en quelques minutes, dont personne ne sait vraiment grand chose à l'époque, plane sur tout l'épisode.

Même avant que l'épidémie ne frappe Londres, Henry n'est pas tranquille, fébrile, vérifiant ses multiples remèdes et les conseils médicaux contradictoires issus de la sagesse populaire ou de son médecin personnel, qui concrètement ne doit guère s'y connaître mieux que tous ses patients. Il envoie Catherine voir leur fille, loin du centre de l'épidémie, et ordonne également à Anne Boleyn de quitter Londres... La Cour se désertifie, chacun s'isole. Moins il y a de contact, moins il y a de chance de contamination. L'épisode réussit très bien à capter la fébrilité générée par la maladie, l'atmosphère lourde empreinte de mort, avec les cadavres qui s'accumulent, les vivants ne tenant pas le rythme funeste... Des gigantesques charniers s'étalent dans la fumée des bûchers.

Dans cette paranoïa épidémique, Henry finit par quitter Londres pour aller s'isoler totalement, refusant même qu'un serviteur s'approche de lui. Jonathan Rhys Myers retranscrit très bien cette rage d'impuissance contre la maladie, mais en même temps, cette soif de vie qui les fait la battre, comme lorsque Henry se met à faire des pompes au milieu de la nuit. S'il ne contracte pas la maladie, il en va différemment pour Anne. La simple idée de la perdre rend le roi fou d'inquiétude. Les médecins déclarent Anne condamnée, mais finalement, elle réussit à survivre. Wosley tombe également malade, resté à Londres pour s'occuper des affaires d'un royaume qui sans souverain vire peu à peu à l'anarchie, n'étant plus administré par personne. La vie s'écoule au ralenti dans l'attente de la fin de l'épidémie. S'il n'est pas effrayé comme Henry par la mort, Thomas More analyse ce mal à la lumière de la Réforme qui étend peu à peu son influence en Europe.

Cette quasi suspension des activités du royaume fige évidemment les différentes affaires en cours, en particulier la question de l'annulation du mariage de Catherine et Henry. Tandis que la Reine reçoit le soutien de son neveu Charles Quint, Henry envoie deux émissaires transmettre sa demande au Pape. La requête allie diplomatie et menaces, soulignant la volonté du roi d'aller au bout de son projet quelque soit le prix. Devant satisfaire, ou du moins ménager l'Empereur, tout proche, comme le roi d'Angleterre, le Pape n'accède pas à la demande de Henry, mais lui délègue un légat qui aura le pouvoir de prononcer l'annulation... si la session où la question sera posée, qui se tiendra en Angleterre, convainc le légat d'arriver à cette conclusion. Une façon pour le Pape de se défausser en gagnant du temps et en ne fâchant personne.

Bilan : Un épisode empreint par l'épidémie de suette (ce qui nous situe en 1528 d'après Wikipedia) qui lui confère une atmosphère lourde très particulière, mais qui est plutôt une réussite dans sa retranscription. Cela suspend quelque peu les storylines, tous les protagonistes étant soudain comme rattrapé par cette maladie qui les dépasse. On rompt le rythme pour un résultat assez convaincant.