Et elle avait fait ce que plus personne n'avait fait pour lui depuis sa mère. Elle lui avait lu l'histoire.
Le jardin, ce ne pouvait être qu'à elle qu'il le devait.
Il y a dans le monde des jardiniers invisibles qui cultivent les rêves des autres."
Madame Lure a une vie solitaire dans son petit appartement. Son mari, grand lecteur, est décédé depuis longtemps. Autrefois, il est allé en Afrique. Elle à présent voyage aussi, mais seulement en pensées, via des brochures touristiques qu'elle se procure régulièrement auprès d'une agence de voyages. Un jour, sa vie bascule. Elle rencontre Vargas. Son regard est attiré par les mains du jeune homme alors qu'il vole une tablette de chocolat. Elle le suivra jusqu'au campement de nomades où il séjourne avec sa tante et son grand-père. Le lendemain, elle dépose un livre près de chez eux, sur une pierre. Et c'est le début d'une histoire de livres, de lectures et d'amitié...
Voici un bien joli titre de Jeanne Benameur. Il n'est pas celui qui a ma préférence dans son oeuvre, ma préférence allant sans doute aux Demeurés. Mais on retrouve dans ce roman les thèmes qui sont chers à l'auteure, comme le nomadisme (voir aussi Les reliques), la relation mère/fille (Laver les ombres) et plus largement comment l'apprentissage des mots, du langage, de l'écriture peuvent devenir des vecteurs essentiels de communication et d'union entre des êtres que tout sépare. Au contraire de la méconnaissance qui isole. Les mains libres est un roman qui croit fortement au pouvoir des livres et en cela il est très beau. Je suis peut-être restée un peu insensible à l'histoire, moins touchée cette fois-ci mais Jeanne Benameur sait parler directement à nos émotions, profondes et enfouies, et ouvre l'esprit... toujours, et voilà pourquoi j'aime la lire... souvent.
Editions Folio - 5.95€ - Janvier 2006 - Merci ma bibli !!
Tout Jeanne Benameur sur ce blog - Un coup de coeur pour Clara ! - La lecture aussi enthousiaste de Géraldine !