PAR BERNARD VASSOR
Vers 1860,au premier plan la rue du Bouloi vers la rue Coq-Héron, au fond, la rue de la Jussienne
1) LA RUE DU BOULOI et LE PASSAGE VERO-DODAT
Ce nom lui vient d'une maison au XIVème siècle qui exploitait un jeu de boules. Elle s'appelait alors la
rue des Bouliers ou
du Bouloir. En 1656, c'est une colonie de carmélites qui remplaça le jeu de boules. Selon
madame de Sévigné, ces saintes femmes
"recevaient en visite jusqu'aux maitresses du roi, qui arrivaient les mains pleines de bouquets" Dîte aussi
rue Basile, elle fut transformée en hôtel par
Jean de Ferriere, ami de
Coligny, Jeanne d'Albret, reine de Navarre,
"y mourut en odeur d'empoisonnement" le 8 juin 1572. La maison passa dans les mains de
Françoise d'Orléans, puis à
Henri de Bourbon, duc de Montpensier, ensuite, ce fut le lieutenant général de Police
Gabriel-Nicholas La Reynie. Ensuite, c'est le
chancelier Séguier qui en fit l'acquisition, l'agrandit d'une portion du cimetière Saint-Joseph en échange d'un terrain de l'église qui avait été construite tout exprès. Le chancelier recevait dans ces lieux ses collègues de l'Académie française. Les
Fermiers généraux achetèrent l'
hôtel Séguier vers 1688 pour leur usage. Ce qui entraîna de nombreux bouleversements, les bureaux des Fermes donnant sur la rue du Bouloi, les écuries et les magasins recevaient le passage des rouliers. L'électeur ayant droit à l'entrée principale
rue de Grenelle (partie de la rue Jean-Jacques Rousseau)
. Il y avait à l'époque 24 maisons. Sous Louis XVI, il y eut un
jeu de paume. Pendant la révolution les bureaux du domaine établi étaient tenu par : un certain
docteur Guillotin qui avec les citoyens Duchâtel et Renesson, adjugeaient les biens confisqués aux nobles et à l'église.
Au temps de Balzac, des bureaux de chemin de fer et d'omnibus et les messageries
Laffitte-et-Gaillard occupaient une grande partie de cette voie. De 1838 à 1842, la grande
Rachel vécut passage Véro-Dodat 2 rue du Bouloi, (du nom de
Véro, marchand de saucisses truffées et du charcutier
Dodat qui s'associèrent en 1826 pour ouvrir et exploiter le passage qui porte leurs noms réunis.)
En réalité, celui que l'on a nommé Véro s'appelait Véra et son associé Dada ! Craignant le ridicule, ils transformèrent leurs noms en Véro et Dodat. Véra ammassa une immense fortune, et se fit construire à Brunoy un immense château "à l'Italienne"
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C'est dans un café, à l'angle du passage et de la rue du Bouloi que Charles Asselineau fut le dernier à rencontrer Gérard de Nerval vivant.
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C'était sur l'emplacement de l'hôtel D
'Antoine Dreux d'Aubrayqui y eut sa résidence jusqu'à ce que sa fille, une certaine
marquise de Brinvilliers, abrégea ses jours avec l'aide d'un
poison qui l'a rendu célèbre et lui a donné son surnom "l'empoisonneuse". Elle s'en prit ensuite à ses deux frères pour ne pas partager l'héritage, qui furent empoisonnés par les soins de son laquais.
Le musée de la Police possède les documents du procès et des gravures d'époque.
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2) LA RUE COQ-HERON
Avertissement :
Que les balzaciens ne lisent pas sans précaution le nom du propriétaire de la première maison à gauche :
Le comte de Marçay
Dans cette propriété était mort le
maréchal de Coigny, vainqueur de
Parme et de Gustalia, (...)
Les Delessert y avaient déjà leur comptoir de banque au moment de la grande révolution. Avant le Maréchal qui avait eu comme secrétaire
Gentil-Bernard. Le duc
de Gesvres avait résidé sous le même toit.
Sur le côté droit, il y avait
la Ferme générale des Postes. A l'emplacement des actuels numéros 3, 5 et 7, L'imprimeur Paul Dupont était installé sur le terrain de l'hôtel
Chamillard qui s'étendait jusqu'à la rue des Vieux-Augustins.
Casimir Périer (celui qui est mort du choléra morbus en 1832) y habitait encore sous
Louis-Philippe.
Partant de la rue Coquillère, elle fut amputée par le percement de la rue du Louvre en 1854, la construction de l'hôtel de la poste, puis de l'ouverture de la rue
Etienne Marcel qui remplaçait la rue Pagevin et la rue des Vieux-Augustins. Il ne reste de la rue que 20 numéros....Le dernier étant l'hôtel construit par le baron
Thoinard de Vougy, fermier-général le grand hôtel qui sert aujourd'hui de siège de à la caisse d'épargne à l'angle de la rue du Louvre. L'immeuble avait anexé une maison dans laquelle était venue loger
Charlotte Corday. Pendant le directoire, l'hôtel Thoinard, fut occupé par la maison de banque des
quatre frères Enfantins, dont l'un d'eux eut un fils qui fut
"Le Père Enfantin" de
l'église Saint-simonienne.
Il y eut également dans les lieux, le président de la Chambre
Dupin.
Disparu l
'hôtel de Flandres dans l'espace entre les
rues Jean-Jacques Rousseau, et rue des
Vieux-Augustins (disparue aussi) L'hôtel que
Gui de Dampierre comte de Flandres, avait acquis vers 1292 à un sieur
Coquiller, L'impasse était déjà une rue en l'an 1315, son nom était :
Quoque héron.
Voici les noms de quelques habitants en l'an 1315 :
Jehannette des filles--Galienne-- Jehan le Saunier--Raul le Chaoelier--Gautier le vacher--Denise de liane--Hébert le vilain--Pierre le vilain--Morise l'anglois--Jehan de ville neuve--Aubinet-- Gautier gale...
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RUE DE LA JUSSIENNE
2 BIS RUE DE LA JUSSIENNE
Une grande partie de cette rue fut aussi amputée. Le 2 bis que nous voyons ici, était le numéro 16, l'
hôtel Dubarry. Sa façade décorée de ferrures et de sculptures d'époque n'est pas ordinaire. En 1861, on signale déjà la disparition de 4 maisons. Sous
Louis IX, il y avait une chapelle
Sainte-Marie-l'Egyptienne à l'angle de la rue Montmartre. Cette église détruite au début de la révolution attirait en secret les jeunes filles qui craignaient d'être enceintes. Une prière suffisait parfois à contribuer à opérer une action inverse de celle du Saint-Esprit.
Mise à jour le 14/05/2012