Desperate Housewives // Saison 8. Episodes 22 et 23. Give Me The Blame / Finishing the Hat.
SERIES FINALE
Avant d’écrire ces lignes, j’ai tourné la question dans tous les sens : Comment mettre à l’écrit mon dernier ressenti, mon dernier sentiment sur une série qui aura changée en partie ma vie de sériephile, celle qui m’a finalement donnée la foi. C’est un étrange sentiment que j’ai eu à l’issu de ce dernier épisode. Pendant une heure et demie, l’équivalent de la mer rouge a dû sortir de mes yeux et ce n’est même pas forcément par rapport à ce que j’ai vu à l’écran mais uniquement parce que je savais que chaque minute qui passait me rapprochait de ce précipice, de cette fin qui allait précipiter Desperate Housewives dans le fameux Panthéon des séries qui ont pris fin. 8 ans, on peut dire que c’est une belle vie, même si j’avoue que j’aurais préféré qu’elle dure encore quelques années. Même si tout est perfectible, au fond, rare sont les séries comme Desperate Housewives. Je pense que Marc Cherry, peut importe ce que les gens pensent de lui et de ce qu’il a fait de sa série, peut être fier de ces huit saisons. Je ne remercierai jamais assez les actrices qui malgré leurs défauts auront toujours su donner du meilleur d’elles même pour nous offrir ce que l’on attendait d’elle. Je ne suis pas là pour juger aujourd’hui, juste là pour profiter de ces dernières lignes sur Desperate Housewives pour vous dire ô combien je vais être difficile à me remettre.
Ces deux derniers épisodes étaient avant toute chose un hymne, un hymne à la fin, une vraie ode à l’amitié qui unie nos personnages, et à l’amour qu’elles portent chacune à la personne qui partage leur vie. Je me suis demandé pendant des années comment pouvait s’achever Desperate Housewives et j’avoue que je n’en ai jamais eu aucune idée. D’un côté j’attendais la mort de quelqu’un d’important, un peu comme Mary Alice au début de la série, afin que la boucle soit boucler, puis j’ai penser à une sorte d’image de tout le monde que l’on a pu voir dans la série traversant la Lane, et des comme ça, j’en ai imaginer des tas. Peu importe la fin choisie elle reste belle car ce qui compte c’est que tout d’un coup, on se rend compte de l’attachement que l’on avait pour la série. Vous allez me dire c’est débile d’être attaché de cette manière à une fiction, ce n’est pas la réalité. Certes, mais parfois, à un moment de notre vie, on a tous besoin de quelque chose à quoi se raccrocher. Je crois que Desperate Housewives est arrivée à un moment opportun de ma vie. Je m’en souviens encore, nous étions en 2005. C’est la rentrée, et je lance avec excitant mais sans en attendre grand-chose le pilote de la série, LE premier épisode. J’ai été charmé, j’en suis tombé amoureux. Vous êtes déjà tombés amoureux pour la première fois ? Ca m’a fait le même effet.
Subjugué par le côté irrévérencieux de la chose, par incongruité des situations, par les rires et le fun qui embrasaient ce quartier si beau, Desperate Housewives était née à mes yeux. Je n’ai pas mis longtemps pour achever la première saison. Il m’aura fallu une bonne petite semaine (tout en étant assez généreux et raisonnable dans le nombre d’épisodes que je regardais chaque jour). J’ai par la suite enchainé avec les premiers épisodes de la seconde saison et petit à petit j’ai vu la suite de cette série. Je ne compte plus le nombre de fois que j’ai vu le pilote (aux dernières nouvelles on est à 25), ou encore la première saison (on est à environ 16 fois), et le reste de la série. J’ai passé beaucoup de temps devant cette série, certes, mais ce fut de beaux moments. D’autant plus que Desperate Housewives a toujours été là au moment où j’en avais besoin. Cela peut paraitre dingue mais il y a peu de séries qui donnent autant de réconfort. Vous pouvez vous moquez autant que vous voulez, car tout le monde a SA série, avec laquelle il se sent bien. On ne peut pas blâmer quelqu’un pour ça, d’autant plus pour Desperate Housewives. Ceux qui critiquent la série à longueur de temps et y prennent plaisir, je n’en ai que peu d’égard, car le plus important au fond, en tant que téléspectateur, c’est ce que l’on pense chacun de la série qui importe le plus.
Le cycle se referme petit à petit, achevant années après années ces belles séries qui auront fait la décennie précédente (Lost, House, …) afin de laisser place à la nouvelle génération. Je n’ai pas envie de dire au revoir aux Desperate Housewives c’est trop difficile et je pense que je ne peux imaginer le déchirement que ce fût pour les actrices de se dire au revoir dans cette rue mythique que Disney ne pourra plus jamais utiliser pour quoi que ce soit, la série ayant imprégner à merveille ces maisons. Je pense déjà à l’après Desperate Housewives, mais c’est difficile. Aura-t-on la chance, un jour, de retrouver une telle série, à laquelle des millions de téléspectateurs s’attachent sans relâche alors que toutes les séries ne durent maintenant plus beaucoup de temps, les gens se lassant bien trop rapidement. J’ai peur, peur de ne plus pouvoir revenir à Wisteria Lane, peur de finalement quitter ce monde, celui de Fairview, de ses maisons, de ses bois, de ses routes, de ses morts, de ses personnages, … Je ne peux tout citer, je ne peux m’éterniser. Mais je n’ai pas envie de m’arrêter. Dire au revoir c’est comme planter un couteau finalement. Dans la vraie vie, c’est toujours un symbole de déchirement. C’est la même chose avec les séries. Certaines sont bien trop importantes pour avoir le courage d’enfin lever le glaive et dire : j’ai combattu.
J’aimerais malgré tout adresser un dernier mot à Marc Cherry, critiqué par bon nombres de personnes, victime de ses détracteurs, qu’il a créé l’une des plus belles séries de ces dix dernières années et qu’elle restera à tout jamais dans mon cœur. Merci. Un dernier mot aux actrices, peu importe leur jeu et leurs intrigues dans les diverses saisons, c’est un au revoir plein de tendre que j’envois à Teri Hatcher, Marcia Cross, Eva Longoria ou encore Felicity Huffman. C’est aussi avec beaucoup d’admiration que je dirais au revoir à Kathryn Joosten, si juste et si touchante dans ce dernier épisode qui, sans elle, n’aurait certainement pas eu la même saveur. A Doug Savant, qui aura épaulé Lynette dans le rôle de Tom avec bonté et grand cœur, jusqu’à cette scène magnifique des retrouvailles. C’est très américain mais que voulez vous, la série est… américaine non ? Un grand merci à Brenda Song, qui aura pendant huit ans portée avec honneur la voix off de la série par ses pensées. Quoi de plus beau que d’offrir au dernier épisode de Desperate Housewives, la diffusion le jour saint de la fête des mères tout de même, car nos housewives sont aussi mères. Je remercie donc aussi Andrea Bowen qui aura mis beaucoup de cœur à l’ouvrage dans ce dernier épisode, la pauvre Julie Mayer.
Je me dois aussi de remercier Madison De La Garza qui, depuis la saison 5, me fait crier de rires grâce à son personnage de garce qu’est Juanita Solis, un salut à la plus laide des filles certes, mais à la sympathique Darcy Rose Byrnes incarnant avec panache Penny Scavo. A la plus débile, Danielle Baltodano qui aura donné vie à Celia Solis. M.J Delfino aura beau eu été un gamin vraiment chiant, je remercie également Mason Vale Cotton. Enfin, un dernier merci à Shawn Pyfrom et à Joy Lauren, sans qui la famille Van de Kamp n’aurait pas été aussi passionnante et drôle. Je ne peux pas dire au revoir sans remercier Nicollette Sheridan qui, dans la peau d’Edie Britt, même si l’on n’aura pas eu droit à son visage, reste tout de même l’un des personnages les plus captivants de la série. A Ricardo Antonio Chavira, sans qui Carlos Solis n’aurait pas été aussi drôle, notamment dans ce dernier épisode à voir que sa femme devient comme lui à acheter des cadeaux pour se racheter de son absence. Je remercie également Kyle MacLachlan et Steven Culp qui auront eu le courage nécessaire pour se marier à Bree. A Richard Burgi, dont la mort dans la série restera l’un des moments les plus marrants de l’histoire de la série. A Kevin Rahm et Tuc Watkins, un couple qui aura eu du mal à se faire une place dans la série, mais je reste malgré tout content de Bob et Lee.
Un dernier merci à Vanessa Williams, qui aura tenté à bout de force de faire revenir la bitch attitude dans la Lane et durant ces deux derniers épisodes, les dialogues saignants vont fusés pour le meilleur. A Jesse Metcalfe, le beau jardinier. A Cody Karsch, le fils cinglé. Et enfin à Dana Delany, l’autre bitch du quartier. J’en oublie tellement des noms. Il est temps pour moi de rendre mon clavier, et de dire au revoir, à bientôt…
A Desperate Housewives….
Maintenant, parlons de ces deux derniers épisodes. Etrangement, ce sont deux épisodes indépendants et non pas deux épisodes liés. Mais ce n’est pas grave. Le premier est là pour clôturer la saison, le second la série (voilà pourquoi le second est écrit par Marc Cherry et pas le premier). « Give Me The Blame » ferme avec beaucoup de sympathie cette saison. En effet, j’ai particulièrement adoré tout ce qui se déroule autour du personnage de Karen. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle s’en prenne place et s’accuse du meurtre d’Alejandro. Son discours sur la banlieue était joli, très mignon et à l’égal de ce qu’est Wisteria Lane pour nos amies : un lieu où l’on est amies et où chacune fait ce qu’il faut pour protéger les autres. C’est surprenant quand on sait que Gaby veut prendre la faute à la place de Carlos, tout ça parce qu’il a fait tellement pour elle qu’elle ne pourrait l’imaginer. L’assistante du procureur était également une bonne garce comme Desperate Housewives n’avait pas fait depuis un moment, dommage qu’elle ne révèle son vrai visage que maintenant. Cela aurait mérité une vraie petite focalisation sur elle avant d’achever la série en bonne et due forme.
J’ai donc beaucoup aimé toute la partie procès. Moins le raisonnement de Bree au sujet de Trip. J’ai trouvé ça assez bâclé. Mais la tension est là, et les sentiments aussi. Quelques moments drôles pimentent l’épisode (Bree et son malaise, Gaby qui gueule qu’elle a quelque chose à dire et finalement non, …). L’ensemble fonctionne à merveille. De retour dans la rue, Susan prépare son départ de Wisteria Lane sauf qu’elle n’en a pas encore informé ses meilleures amies. Elle ne veut pas tout de suite leur faire de peine. Alors elle fait des visites cachées. Le problème de cette partie là c’est qu’il faut aller tellement vite pour ne pas trop prendre de temps que l’on va plus être intéressé par le reste que par ça. Susan qui quitte Wisteria Lane ? On s’en fout un peu finalement, tout ce que l’on veut ce sont des scènes avec sa fille (mention spéciale au moment où elle veut la caser avec son obstétricien). La santé de Karen se dégrade et alors qu’elle doit aller dans une maison de repos, ses amies proposent de faire des rondes afin de prendre soin d’elle et qu’elle puisse mourir chez elle. J’ai trouvé ça beau et l’attention qu’a Karen dans cette fin de saison est amplement méritée. Elle permet d’ajouter une dimension supplémentaire au tout.
Par ailleurs Lynette pense que Tom et elle vont pouvoir se remettre ensemble alors que Penny informe sa mère que Jane est partie et que Tom vient chez (eux) Lynette pour lui parler. Ce n’était pas pour qu’ils se remettent ensemble mais pour lui dire adieu, qu’il tourne la page. Evidemment, la dernière scène de l’épisode sera là pour corriger le mal entendu et également pour faire ruisseler les larmes des téléspectateurs devant la déclaration d’amour que les deux amours se font. Lynette et Tom c’est à mon avis l’un des plus beaux couples de télévision. Cette scène en deviendra même l’un des symboles. Renee quant a elle prépare son mariage, rien de bien exceptionnel. Au final, cette première partie était de bonne facture avec de bons éléments intéressants. Le tout permet de clôturer la saison de façon inattendue, première surprise de la soirée. S’en suit donc avec « Finishing the Hat ». Un très joli épisode de fin de série. Tout n’y est pas parfait si l’on va chercher la petite bête, mais le principe n’est à mon avis pas d’être parfait, mais de contenter les fans avec ce qu’ils attendent. C’est ce que j’ai eu. J’ai été comblé, tout simplement.
Ce dernier épisode était fun, aérienne et palpitant. Le but est clairement de nous faire passer un très bon moment et c’est même logique. Nous faire revisiter Wisteria Lane au travers de ses personnages mythiques. La plus grande réussite de cette fin c’est que l’on a une « never ending story ». Car même si les amies font leurs adieux à la caméra, et à la Lane, finalement de nouveaux voisins viennent les remplacer avec elles aussi leurs petits secrets. C’est sûrement ce qu’il y a à la fois de plus sadique (donner envie de savoir ce que cache cette fameuse Jennifer et son mari Steven), mais également beau car Desperate Housewives nous offre une histoire pérenne. Donc voilà, Renee s’est mariée dans cet épisode et forcément, l’humour était de retour. Le personnage s’en donne à cœur joie pour le plus grand plaisir des téléspectateurs. J’ai également adoré la façon dont c’est amener petit à petit. La mort de Karen c’est l’autre temps fort de l’épisode. Sur fond de sa chanson préférée, on a des moments heureux (la naissance de l’enfant de Julie et de Porter, l’amour de Lynette et Tom qui perdure) mais aussi cette mort malheureuse et touchante. Imaginez la fontaine de Trévise, c’était moi à ce moment là. J'en oublierai presque le retour catastrophique mais fun de Kathryn Mayfair.
Le clin d’œil de Marc Cherry à sa propre série était évident. Il va incarner un petit personnage dans cet épisode : l’un des déménageurs de Susan Delfino, c'était mignon au fond cette apparition. Oui, car tout le monde va petit à petit quitter la Lane. La première fût Susan. Son départ clôture à merveille la série alors qu’elle fait un tour dans la Lane et que l’on revoit les personnages qui ont rythmés la vie de la série, de ceux que je me souviens : Karl, Alma, Mike, Nora, Karen, Martha, Mama Solis, et j’en oublie tellement d’autres… Puis Lynette quatre mois plus tard. Elle devient CEO à New York et s’installe dans un Penthouse avec vu sur… Central Park (sachez qu’elle vit mon rêve là). J’ai adoré la scène avec ses petits enfants, c’était vraiment très cocasse. Bree quitte avec son nouveau mari (Trip) la Lane un an après, et devient un membre important de la vie politique du Kentucky. Gaby et Carlos déménage un peu plus tard alors que Gaby lance un site de shopping qui marche du tonnerre et se rendent alors en Californie. Au final, cette fin est celle de toute bonne série familiale de ce genre là. Ce n’est pas une grande surprise, il y a un happy end et il me va très bien. La série ne pouvait pas s’achever autrement, sauf peut être la mort d’une des quatre amies, mais cela les auraient obligées à rester… et ce n’est pas ce que je voulais.
Note : 10/10. En bref, au revoir aux Housewives et longue vie au Paradis des séries.