Les crises ne semblent lointaines que lorsque l’on y prête peu d’attention...

Publié le 14 mai 2012 par Cmasson

Pourtant, dans les zones où l’urgence est d’ores et déjà déclarée, les familles en manque de nourriture ne peuvent attendre des semaines que le monde porte sur elles son regard et son soutien. Dans les zones qui n’ont pas encore atteint le pic de soudure, c’est aujourd’huiqu’il faut agir afin d’éviter que la situation alimentaire, continuant à se dégrader, ne précipite plus de gens dans la malnutrition. 

Aujourd’hui, les prévisions sont sombres

Certaines zones, comme la région du Kanem au Tchad, ont basculé plus tôt que prévu dans l’urgence. Les projections sont aujourd’hui plus pessimistes que celles que l’on avait en début d’année. Au-delà des déficits agricoles dans certaines zones dont on avait déjà connaissance dès fin 2011, de nouveaux facteurs ont contribué à aggraver la situation : le maintien des prix alimentaires à des niveaux très élevés et, tout récemment, les violences au Mali et au Nigéria.

La zone sahélienne est aujourd’hui en grande partie en état d’insécurité alimentaire critique, et dans certaines zones, extrême. Ce dernier est défini par :  
  • une insuffisance grave dans l’accès à l’alimentation,
  • une malnutrition très élevée,
  • une perte des avoirs relatifs aux moyens d’existence,
  • une mortalité excessive.
  De nouvelles zones du Sahel sont susceptibles de passer en état d’insécurité alimentaire extrême. Si les divers acteurs ne se mobilisent pas davantage aujourd’hui, cette situation surviendra plus vite que ce qui avait été prévu.   À l’image du symbole de la campagne que nous lançons pour le Sahel : le reflet de cet enfant malnutri dans un rétroviseur, bien plus proche de nous qu’il ne paraît, en dépit de son éloignement géographique.