Faut-il aimer à ce point sa région pour en parler avec tant de ferveur ?
Sans doute, et c’est ce que réalise Frédérique Volot avec brio dans ce roman. Outre l’histoire prenante de Blanche, née dans un monde la destinant à une vie riche de paraître et de strass, dont la vie aurait dû se vouer à la linéarité qu’est celle d’une bonne épouse, complice effacée de la réussite de son époux : il y a la vie, ses joies et ses peines, les grands bonheurs, les drames pouvant faire autant qu’ils savent ruiner… L’histoire de Blanche, c’est sa quête des valeurs lui manquant pour devenir celle qui bruissait en elle depuis toujours. Une recherche vaine dans sa première vie, avec son mari choisi par une famille soumise aux lois d’un patriarche, comme il est de coutume au XIXème siècle pour une bourgeoisie se piquant de grandeur, d’une extraction dont elle n’a pas forcément les moyens. Il est vrai aussi que l’époque sort juste d’un empire éphémère, où tous n’ont pas pu s’élever comme il eut été de bon ton… Déjà, le pouvoir de l’argent règne en maître absolu, la jeune république, instable, brigue l’équilibre. Elle se laisse porter par les institutions établies afin de durer. L’attrait de cette finance, associée au comble de la suffisance due au succès, entraînera le suicide du mari de Blanche, déshonoré, ruiné à jamais !
Au fil de ce roman, l’auteur promène son lecteur dans la Lorraine, riche d’une histoire souvent mal connue. Elle démontre qu’avec pour tout bagage sa fierté et une passion pour la peinture, pourvu que l’on s’ouvre suffisamment aux autres : il est envisageable de contrarier un destin retors. Ce roman, riche en émotion, emprunt de pudeur, ravira tant les amateurs d’histoire d’amour, que ceux goûtant l’historique : de la Lorraine à la Russie des tsars.
L’honneur de Blanche, c’est le combat d’une femme pour retrouver sa dignité, conquérir son indépendance, gagner le droit d’aimer selon son choix.
Quatrième de couverture :
Fuir Nancy, la ville qui fut celle de tous ses bonheurs. A la mort de son époux, dépouillée de sa fortune et de son rang, Blanche se réfugie avec sa fille et ses pinceaux d’artiste à Paris.
Pourtant, elle reviendra en Lorraine. En 1894, elle accepte de travailler comme artiste-décoratrice au sein de la prestigieuse fabrique de papier mâché Adt, la « Tata » de Pont-à-Mousson. Mais ce retour n’entame en rien son désir de revanche sur la vie, et sur ceux qui ont causé sa ruine et son déshonneur.
Grâce à son art, à l’amitié des ouvriers de la « Tata », à un voyage en Russie, l’existence de Blanche prend un nouveau sens…
L’auteur :
Frédérique Volot est née à Vittel, dans les Vosges. Auteur des Grandes Affaires criminelles de Meurthe-et-Moselle et des Mystères de Meurthe-et-Moselle (éditions Borée), elle a publié Le rucher du père Voirnot, son premier roman, aux Presses de la Cité.
Source photo éditeur : les Presse de la CitéISBN 978-2-258-09308-9
Prix 20€50
343 pages, Broché
Date de sortie : 16 mai 2012 dans toutes les librairies
Editions des Presses de la Cité (collection terre de France)