J'ai dévoré ce roman en quelques heures, la preuve qu'il est redoutable, bien ficelé, entraînant et haletant. Au départ, pas facile de démêler le vrai du faux : une fille meurt, revient sous la même apparence, sauf que ce n'est pas elle, et pour cause c'est sa jumelle ! Sutton serait morte, la scène a été filmée, diffusée sur le net, Emma la découvre par hasard, réalise alors qu'elle a une soeur dont elle ignorait l'existence, prend aussitôt contact avec elle, et c'est là que tout dérape. Sutton a disparu, tous ses amis se trompent sur Emma dès lors qu'elle apparaît à Tucson, cette dernière ne peut affirmer le contraire car ses papiers ont été volés et un message l'avertit de garder le secret.
Han, han, ça démarre très fort ! Le roman prend en effet une tournure inquiétante et angoissante, et plus on avance dans l'histoire, plus on découvre que Sutton était une garce finie, que ses copines et elle jouaient un drôle de jeu basé sur des blagues scabreuses, que cela a provoqué des conséquences irrémédiables, dont le meurtre de la jeune fille. Et c'est d'autant plus bizarre, ou sordide, car l'esprit de Sutton est présent à travers celui d'Emma, qui l'ignore, la Reine déchue observe donc la scène à travers les yeux de sa soeur, la mémoire en vrac, mais voulant à tout prix des réponses. Comment vous dire ? C'est flippant. Tout simplement.
A l'instar d'Emma, on comprend qu'elle vient de se glisser dans une existence de rêve en apparence, alors qu'il semblerait que tout est faux, que le danger est partout et qu'elle doit prêter ses traits à une soeur jumelle dont elle découvre la nature perverse et démoniaque avec effroi et écoeurement. De plus, il est trop tard pour reculer et Emma veut démasquer la vérité. Elle souhaite tout de même venger la mort de Sutton, mais cela s'annonce fielleux, critique et déstabilisant. J'ai adoré ce roman, au climat terrifiant et tellement prenant, j'ai vraiment hâte de découvrir la suite !
The lying game, tome 1 : Tu es moi, par Sara Shepard
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2012 - traduit par Isabelle Troin