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« Ivan le terrible ? » Frissons d’inquiétude

Publié le 17 mars 2008 par Guy Marion
Frissons d’inquiétude sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève où voisinent Normale Sup, le Collège de France, sociétés savantes, et laboratoires : on annonce le retour d’«Ivan le terrible», Claude Allègre. Coups de fil stupéfaits, déjeuners mouvementés, regards incrédules, soupirs abattus… L'éventuelle entrée dans legouvernement Fillon de l’ancien ministre de Lionel Jospin suscite l’exaspération et les craintes d’un milieu déjà malmené par la disette budgétaire et les restructurations en cours. Car le cas Allègre dépasse les désaccords sur la politique de recherche. Il pose aux scientifiques un problème particulier : que faire de cette personnalité ayant bâti sa carrière politique sur une renommée de savant aujourd'hui contestée?
C’est devenu un jeu chez les esprits les plus pointilleux : repérer les erreurs qui parsèment les livres publiés par Claude Allègre. D’une discipline à l’autre, chacun a son favori. Pour Joël Martin, physicien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) aujourd’hui à la retraite, c’est Un peu de science pour tout le monde (2003, 60 000 exemplaires vendus). Il a consigné les méprises les plus flagrantes dans une lettre envoyée à l’auteur et à son éditeur, Fayard. Missive restée sans réponse. Il y a la mauvaise définition du joule, unité de mesure énergétique, pourtant enseignée au lycée ; le mauvais calcul de l’Unité Astronomique qui confond une distance traversée par la lumière en huit minutes et une parcourue en…3, 26 années. Cette erreur a valu à Claude Allègre le « gluon d’honneur » de Scintillations, le journal de l’institut de recherche sur les lois fondamentales de l’univers.
La liste continue avec une vision approximative de l’atome ; une mauvaise interprétation astronomique : « la lune tourne autour de la Terre parce que cette dernière exerce sur elle une force d’attraction de type gravitationnel », alors que c’est parce qu’elle tourne autour de la Terre que la lune ne tombe pas sur elle malgré l’attraction gravitationnelle. On note encore une définition erronée de la lumière « constituée de sept couleurs fondamentales » alors qu’elle est faite en réalité d’un dégradé de couleurs du violet au rouge. Enumération non exhaustive.
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Suite de l'article de Jade Lindgard ici

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