Dans le dernier chapître, McCoy perd tout. Son entreprise de 3,2 millions, sa maison à Long Island, sa position de "roi du courtage" et pourtant, la fin du livre n'a rien d'une tragédie. Parce que McCoy refuse d'offrir à ceux qui le coule le sentiment de défaite qu'ils recherchent chez lui.
Faut-il alors s'étonner de savoir qu'en 2003, quand Conrad Black a dû choisir sa bibliothèque pour son séjour en prison, il ait choisit en premier le classique de Tom Wolfe?
Conrad Black a quitté la prison il y a 10 jours . Si il n'a pas vécu l'enfer des prisons de Turquie illustré dans le film Midnight Express ou la violence de la série Prison Break, il a, privé de privilèges auquels il avait été habitué, été endurci et est devenu plus méfiant face à un monde qu'il n'a connu que via la lunette de sa cellule pendant les 8 dernières années. Piégé par sa propre vanité qui en a fait un Lord (un "sir") le forçant à laisser tomber sa citoyenneté canadienne qui lui aurait donné une sentence bonbon, Black s'est baisé lui-même.
Black est de ceux qui fabriquent leurs propres règles et ne voient tout simplement pas celles qui régissent notre société. Ce qui reste encore dangereux aujourd'hui. Il se croit fermement innocent alors que le monde entier l'a vu sortir le matériel incriminant par la porte arrière de son bureau accompagné de son chauffeur.
Il est si habité de son personnage de martyr qu'il prépare le vengeance ultime.
Payback time. PayBlack time.
Trop sophistiqué (du moins c'est ce qu'il se fait croire) il n'exposera pas son plan en long et en large.
Mais quiconque le connait sait qu'il est train de préparer le dernier chapître du livre de Tom Wolfe.
Chapître que Wolfe n'a jamais écrit.
Et qui sera écrit par Black dans le sang des autres.