Manifestation des étudiants sur Internet

Publié le 14 mai 2012 par Raymondviger

J’ai regardé plusieurs vidéos des manifestations étudiantes dans  leur lutte contre la hausse des frais de scolarité. Même si je soutiens les demandes des étudiants et que je suis en faveur d’une gratuité scolaire, je demeure perplexe envers les méthodes de revendication utilisées par les étudiants.

Les manifestations et les grèves ont du sens dans la mesure où la personne en face de nous perd quelque chose dans cette manifestation. Quand les étudiants bloquent des rues ou se laissent infiltrer par des casseurs de vitres, est-ce que le premier ministre Jean Charest ou encore la ministre de l’Éducation Lyne Beauchesne perdent quelque chose. Non. Seul les étudiants mettent en péril leur session scolaire et se mettent l’opinion publique à dos.

Prochaine manifestation à l’ère de l’Internet

Si j’avais été un étudiant faisant parti du comité de manifestation, qu’est-ce que j’aurais proposé pour souligner mon désaccord face à ce gouvernement qui fait la sourde oreille?

J’aurais fait une cyber-manifestation. J’aurais fait un site Internet qui dénonce les actions du gouvernement. J’aurais équipé ce site Internet d’une armada de blogues, de compte Twitter, de pages Facebook… qui pointeraient tous vers ce site Internet.

Kidnappé Jean Charest et Lyne Beauchesne

Imaginez l’impact sur le référencement naturel d’un tel site Internet. Avec 150 000 petits amis qui viennent le visiter à quelques reprises par jour et qui f0nt des liens vers ce site, celui-ci aurait eu la force d’accaparer des premières positions dans les moteurs de recherches pour à peu près n’importe quel mot.

Des mots tels que Jean Charest, Plan Nord, gouvernement libéral, parti libéral… Toute une série de mots qui deviendraient pris en otage par ce site et ces blogues affiliés. Une façon simple et facile de court-circuité les communications du gouvernement et d’en prendre le contrôle. Imaginez que vous cherchez des informations sur le Plan Nord du gouvernement Charest et que vous tombez sur la page Internet des manifestants de La Classe!

Mobiliser les travailleurs d’Aveos, de Rio Tinto Alcan…

Le pouvoir de ce site aurait pu aussi permettre une affiliation avec les autres enjeux sociaux en cours. Exemple en prenant en otage des mots tels que Aveos, Air Canada et autres. Cela aurait pu être une belle occasion de kidnapper Stephen Harper!

Les étudiants auraient pu nous démontrer que les manifestations ne sont plus une guerre de muscle, mais une guerre plus raffinée dans laquelle, le perdant est notre opposant. Une guerre de mots où le citoyen aurait pu s’amuser à lire les différentes farces et caricatures contre le gouvernement Charest. L’opinion public aurait pu soutenir ce genre de manifestation où ce n’est pas le citoyen qui devient la victime.

Le financement d’une guerre Internet

Imaginez que ce site rajoute de la publicité et des annonces Google. Une belle source de financement. Peut-être que les étudiants auraient pu s’en servir pour créer un fond d’aide et de soutien pour les étudiants.

Un peu comme l’avait fait les journalistes de Rue Frontenac contre Pierre-Karl Péladeau mais avec la force de frappe de 150 000 fidèles. Une mobilisation qui aurait pu regrouper, non seulement les autres causes, mais aussi trouver des alliés à travers la blogosphère.

En espérant que la cyber manifestation fera partie des tactiques de nos prochaines guerres sociales.

L’utilisation de Tweeter pendant les manifestations des étudiants

Mise à jour: Mon billet était déjà écrit pour une publication lundi matin. Cependant, les nouvelles de TVA viennent de mettre des chiffres sur l’utilisation de Tweeter sur les manifestations des étudiants. Ce qui motive ce rajout.

TVA annoncent qu’il y aurait eu 170 000 tweet depuis le 14 avril dernier. Même si on nous le présente comme étant énorme, en rapport avec ce que je viens de présenter, ce n’est vraiment pas énorme. On parle de plus de 200 000 étudiants qui manifeste contre la hausse des frais de scolarité. 170 000 tweet en un mois ce n’est même pas un tweet par étudiant dans le mois!

D’une part, c’est un minimum d’un tweet par jour par étudiant. Ça aurait dû tourner autour de 6 millions de tweet!

D’autre part, chaque tweet aurait dû faire un lien vers des blogues ou des sites que l’on veut voir prendre la première position dans les moteurs de recherches. Pas juste du bruit pour du bruit sur Tweeter! Les médias sociaux pour être efficace nécessitent une stratégie, une vision.

Il est vrai que les manifestants ont pris un espace sur Internet. Mais l’ont-ils pris adéquatement? Pas sûr!