Our Lady Of Solitude

Publié le 14 mai 2012 par Polyphrene

All summer long she touched meShe gathered in my soulFrom many a thorn, from many thicketsHer fingers, like a weaver'sQuick and cool
And the light came from her bodyAnd the night went through her graceAll summer long she touched meAnd I knew her, I knew herFace to face
And her dress was blue and silverAnd her words were few and smallShe is the vessel of the whole wide worldMistress, oh mistress, of us all[]


« Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude » chantait Georges Moustaki, qui célébrait, lui aussi, cette fidèle compagne dont Léonard Cohenfait une reine. De tous les drames et toutes les misères de la vie, des échecs et des ruptures, des malheurs et des tracas, elle prend forme et vie peu à peu pour élire domicile dans notre esprit.Quand Georges Moustaki cultive le paradoxe en considérant la solitude comme le prix de la liberté tout en la faisant rimer avec « habitude », Léonard Cohen la fait rimer avec « gratitude ». Il la décrit comme une sainte protectrice, irradiant une lumière rassurante. Sans doute l’a-t-il intimement connue durant ses années de méditation, lorsque, à sa lumière, il parcourait les chemins de l’âme et du cœur. C’est pourtant l’ombre de la mort qui délimite la lumière, et Léonard Cohenévoque (ou invoque) cette « chère défunte, reine de Solitude » qui nous emportera tous, comme un vaisseau (la barque de Charon ?). Il rejoint en cela Georges Moustaki pour considérer qu’elle sera, « à (notre) dernier jour, (notre) dernière compagne ».


Notre Dame de Solitude
Tout l’été, elle m’a touchéDans mon âme, elle est néeDe tant d’épines et de tant de halliersSes doigts, comme pour tisserVifs et frais
Et de son corps, la lumière futChassant la nuit par sa grâceTout l’été, elle m’a touchéJe l’ai connue, l’ai connueFace à face
Sa robe était bleu argentéSes mots rares et sa voix douceElle est bien le vaisseau du monde entierMaîtresse, Oh, maîtresse de nous tous
Chère défunte, Reine de SolitudeMerci de tout mon cœurDe m’avoir gardé près de toiQuand tant d’autres, Oh, tant d’autres sont à l’écart
Et de son corps, la lumière futChassant la nuit par sa grâceTout l’été, elle m’a touchéJe l’ai connue, l’ai connueFace à face
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)