Avec Caro hier en fin d’après-midi, après une ruée de filles au Monop… pour se préparer activement à l’été à la recherche d’une panoplie ultra girly, nous avons aussi nourri nos yeux de la majesté égyptienne en allant voir Le Crépuscule des Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties égyptiennes, exposition présentée avec tout le raffinement requis au Musée Jacquemart-André, du 23 mars au 23 juillet 2012. Sont ainsi proposés au public plusieurs chefs-d’œuvre du dernier millénaire de l’histoire pharaonique (1069-30 avant notre ère. Durant les dix siècles précèdant la conquête romaine en 30 avant notre ère, l’Égypte fait face à une multitude d’invasions : le pays est successivement dirigé par des rois libyens (XXIIe dynastie), des « pharaons noirs » d’origine nubienne (XXVe dynastie) et des Perses (à partir de la XXVIIe dynastie), avant que les Grecs ne leur succèdent lors de la conquête d’Alexandre le Grand en 332 avant notre ère.
Tête verte de Berlin
Époque ptolémaïque (332-30 avant notre ère) et probablement Ier siècle avant notre ère. Origine inconnue Grauwacke, H. 23 cm Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, donation : James Simon. Inv. 12500
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Foto : Sandra Steiß
Cet ensemble de pièces de l’Egypte pharaonique tardive, rarement exposée (la plupart des grandes expositions dévoilent des vestiges du Nouvel Empire, époque vénérée du public), a le grand avantage de faire découvrir une Egypte non seulement riche et éclectique, mais aussi plus réaliste et plus authentique dans ses représentations, en particulier celle de la période saïte, ère d’une véritable renaissance pour la civilisation égyptienne (Basse époque égyptienne).
Statue debout d’une reine
Époque ptolémaïque (IIIe ou, éventuellement, IIe siècle avant notre ère). Origine inconnue. Grauwacke. H. 68,5 cm ; L. 19 cm ; P. 14 cm Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung. Inv. 21763
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Foto: Sandra Steiß
Je m’explique : les personnages représentés de l’époque des Ramsès (Epoque ramesside) ont une posture hiératique censée traduire la magnificence du pouvoir en place, d’origine divine. Les visages, de véritables masques (souvent à usage funéraire), n’expriment que très peu la réalité et l’expression d’un individu dans sa complexe évolution.
Cette exposition de pièces en provenance de musées du monde entier des antiquités égyptiennes (Ägyptisches Museum de Berlin, British Museum, Musée du Louvre, Metropolitan Museum de New York, Museum of Fine Arts de Boston, Kunsthistorisches Museum de Vienne…), évoque tout particulièrement la transformation progressive du modelé de la statuaire : personnages marqués par l’âge, diversité des styles et des accessoires comme les perruques, multiplicité des matériaux et des postures, vraisemblablement dus aux influences des envahisseurs successifs (Kouchites, Perses et Macédoniens) qui ont désiré s’approprier la splendeur pharaonique pour installer leur pouvoir au lieu de la détruire. Les Dieux quant à eux ne se trouvent pas en reste particulièrement dans la qualité de représentation de leur enveloppe animalière..
Du Monde des Vivants au Monde des Morts, la frontière est ténue entre le profane et le sacré… et l’esthétisme n’a que de très rares limites pour les égyptiens, les pharaons et les dieux..
Belle immersion égyptienne !
Informations pratiques :
Le Musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturne les lundis et samedis jusqu’à 21h.
Le Café Jacquemart-André est ouvert du lundi au vendredi de 11h45 à 17h30. Brunch les samedis et dimanches de 11h à 15h.
Statue de Bastet sous forme de chatte dite « Gayer- Anderson Cat » XXVIe dynastie probablement (664-525 avant notre ère)
Origine inconnue « Bronze » incrusté d’argent et anneaux en or H. 42 cm (34 cm sans les tenons), l. 13 cm, P. 23 cm Londres, British Museum Inv. EA 64391 © The Trustees of the British Museum