Les femmes qui ont été victimes de multiples formes de violence ou qui en ont été témoins sont, en effet, plus susceptibles de s'engager dans un comportement sexuel à risque, selon ce rapport du Centre de médecine comportementale et préventive de la Brown University (Rhode Island). Ces résultats, publiés dans la revue Psychology of Violence offrent un nouvel aperçu sur le lien connu entre l'exposition à la violence et les comportements à risque pour le VIH ou les IST, en particulier chez des femmes en situation de vulnérabilité.
Violence subie et prise de risque sexuel : « Nos résultats montrent que de nombreuses femmes doivent faire face à de multiples formes de violence, et que certaines combinaisons d'expériences violentes chez ces femmes mènent à un risque accru d'infection au VIH, d'IST, de grossesses non désirées sans parler des risques liés à la violence elle-même», résume l'auteur principal, le Pr Jennifer Walsh. Des études précédentes ont analysé le lien entre comportements sexuels à risque et diverses formes de violence, dont la maltraitance infantile, les abus sexuels, la violence du partenaire intime ou encore la violence communautaire mais peu d'études ont porté sur le lien schémas de violence et prise de risque sexuel.
Violences multiples et violence communautaire associées aux comportements sexuels à risque : L'étude a porté sur 481 femmes fréquentant une clinique en milieu urbain, suivies pour des antécédents de violence et adoptant des comportements sexuels à risque. La plupart de ces femmes étaient de milieu socio-économique défavorisé. Globalement, ces femmes signalent des taux élevés d'exposition à la violence par rapport à la population féminine en général. Tous les types de violence apparaissent également associés, ces femmes subissant un type de violence étant plus susceptibles d'en subir d'autres formes aussi. Les chercheurs ont identifié 4 catégories de femmes ayant des expériences différentes de la violence: Faible exposition à la violence (39% des participantes), exposition à la violence communautaire (20%), exposition à la maltraitance infantile (23%), et multiples formes de violence (18%). Les femmes victimes de multiples formes de violence et de violence communautaire présente les plus hauts niveaux de comportements sexuels à risque, dont le nombre élevé de partenaires sexuels, avec consommation d'alcool et de drogues avant le rapport sexuel.
Plusieurs implications cliniques : « Compte tenu des liens entre de multiples expériences de violence et la prise de risque, les cliniciens qui travaillent avec les femmes victimes doivent évoquer le chevauchement entre ces deux vécus pour pouvoir évaluer les conséquences sur la santé sexuelle. Les cliniciens devraient également songer au regroupement des différents types de violence en s'informant, auprès de leurs patientes, sur d'autres types de violence éventuellement subis afin d'obtenir une image complète de leur histoire ». Il s'agirait de pouvoir également donner accès à ces femmes à des ressources pour pouvoir faire face à la violence du partenaire, à la violence communautaire, ou pour surmonter la maltraitance infantile ou l'abus sexuel. Ces résultats mettent également en évidence la façon dont le contexte et l'histoire sociale et communautaire influe sur la santé sexuelle et apporte un début d'explication à l'incidence croissante du VIH parmi les femmes et les filles ainsi qu'aux taux croissants de violence conjugale et d'agression sexuelle.
Source: Psychology of Violence Mar 19, 2012, doi: 10.1037/a0027716 « Exposure to Different Types of Violence and Subsequent Sexual Risk Behavior Among Female Sexually Transmitted Disease Clinic Patients: A Latent Class Analysis. “
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