Ce constat est confirmé, aujourd’hui, par les résultats publiés par la Commission européenne, qui mettent en cause la trajectoire de retour à 3% des déficits publics présentée par l’ancienne majorité devant les institutions européennes. En anticipant un dérapage à 4,2%, bien loin des 3% annoncés pour 2013, la Commission européenne vient de désavouer l’ensemble de la stratégie financière et fiscale et la gestion des deniers publics par Nicolas Sarkozy et ses équipes. De même, la Commission européenne prévoit une croissance de 1,3% en 2013 loin des prévisions annoncées par le gouvernement de 1,7%. Ces résultats sont la preuve formelle de l’incompétence et de l’inconséquence de la majorité sortante qui a préféré maquiller des chiffres dans le cadre de l’élection présidentielle plutôt que d’apporter des prévisions sincères. Quant à V. Pécresse, parlant de "sérieux avertissement", elle ferait mieux de se taire, elle qui comme ancienne ministre du Budget endosse une lourde responsabilité dans ce très mauvais héritage !
Heureusement, François Hollande entend engager une trajectoire crédible de redressement des déficits dans la justice bien loin de tout ce qui a été conduit jusqu’à maintenant. C'est le sens du projet de loi de finances rectificatives qu'il présentera au Parlement au moins de juin. Quant à la croissance, les réformes structurelles qu’il souhaite mettre en œuvre permettront de relever le potentiel de croissance à travers le rétablissement de notre industrie. Tout cela pourra être engagé au lendemain des élections législatives si les électeurs donnent de la force à leur choix du 6 mai, en dotant le président Hollande d’une majorité parlementaire et en tournant une bonne fois pour toute la page du Sarkozysme dont on se rend compte encore chaque jour de la gravité qu’elle a représentée pour notre pays.
Bruno Le Roux