Jussi Adler-Olsen né le 2 août 1950 à Copenhague est un écrivain danois spécialisé dans le roman policier. Profanation, qui vient tout juste de paraître, est son deuxième bouquin traduit en français.
Pour les lecteurs de l’écrivain danois, ce deuxième ouvrage relate une nouvelle enquête de l’inspecteur Carl Morck et de son partenaire syrien Assad, dont ils avaient fait la connaissance l’an passé avec Miséricorde.
Un dossier déposé anonymement sur le bureau encombré de l’inspecteur va le lancer dans une enquête particulièrement sordide, dont les premiers éléments remontent vingt ans plus tôt. Dans un pensionnat huppé, une bande de jeunes adolescents, trois garçons et une fille, se sont liés par un pacte tacite mêlant le sexe et le sang. Au fil des années ils sont devenus des hommes d’affaires très puissants et riches s’autorisant tous les excès, tandis que Kimmie réduite à une vie de SDF, s’est jurée de les anéantir.
Quels terribles secrets lient ces êtres malfaisants ? De quoi Kimmie veut-elle se venger ? Au fur et à mesure que progresse l’enquête, les cadavres ressortent des placards et montrent du doigt le quatuor. Carl Morck devra affronter des dangers de toutes sortes, d’une complicité interne au sein de la police jusqu’à une chasse à l’homme dont il sera le gibier…
Les polars c’est comme les recettes de cuisine, il y a les ingrédients et le tour de main. Pour les ingrédients, tout y est. Des puissants qui se permettent tout, du droit de cuissage à celui de vie ou de mort sur qui bon leur semble ; un tandem de policiers classiques, Morck qu’on devine fatigué par la vie en général et sa solitude en particulier, Assad malin et bosseur dont pour faire original l’auteur l’a imaginé syrien ce qui permet de lui attribuer des réflexions liées à son problème de connaissance de la langue. Derares scènes de fesses, envisagées mais non abouties, comme souvent ( ?) dans les polars scandinaves (Henning Mankell, Sjowall & Wahloo etc.).
Quant au tour de main, si on n’atteint pas des sommets, reconnaissons que l’auteur sait parfaitement s’y prendre pour torcher son intrigue. Un rythme rapide, des chapitres pas trop longs, peu ou pas de digressions ou du moins juste ce qu’il faut pour créer des temps de pause comme avec Rose, la stagiaire.
Un gros bouquin de cinq cents pages qui se lit très vite, car s’il n’y a pas de suspense réel sur qui a fait quoi, les investigations nous l’apprennent page après page, le lecteur a hâte de savoir comment tout cela va se terminer et si le Bien va triompher du Mal. Et là pas de scoop, car mais oui mesdames et messieurs, le Bien est toujours vainqueur.
J’ai l’air de me moquer, mais si vous cherchez un bon polar à lire, sans prise de tête ni complications déroutantes, vous avez là le bouquin qu’il vous faut. N’hésitez pas.
« Carl Morck ne prit conscience que l’été et surtout les vacances étaient définitivement terminés qu’en arrivant dans la cave de la préfecture, devant les bureaux désertés du département V. Il alluma la lumière et regarda sa table de travail, jonchée de piles chancelantes d’épais dossiers, et l’envie de claquer la porte et de tourner les talons était presque irrépressible. Qu’Assad ait posé au milieu du chaos un énorme vase contenant un bouquet de glaïeuls qui auraient pu à eux seuls bloquer la circulation d’une avenue ne le consola pas le moins du monde. –Bienvenue, Chef ! entendit-il derrière lui. »
Jussi Adler-Olsen Profanation Albin Michel