Après la guerre des étoiles de Ronald Reagan, le « national missile defense act » de Bill Clinton, c’est au tour de l’administration Bush de tenter de concrétiser son projet de bouclier antimissile. L’Europe redevient un enjeu de premier ordre pour les Etats-Unis et pour la Russie. La volonté de protéger le sol américain d’une attaque balistique est un classique de l’administration américaine. Entre 2004 et 2005, une vingtaine d’intercepteurs fixes et autant montés sur des navires ont été déployés. Ce n’était cependant qu’un début. Le projet actuel consisterait à installer un radar en République Tchèque et dix missile d’interception en Pologne d’ici 2011. Si la voix européenne se fait très discrète sur le sujet, Moscou s’oppose farouchement à ce projet qu’il considère comme une menace à son encontre au point que Vladimir Poutine menace d’installer également des missiles en Europe de l’Est… Il y a comme un vieux goût de réchauffé qu’il faut cependant bien prendre au sérieux. La Russie est aujourd’hui dans une nouvelle phase d’ascension et fait tout pour retrouver un rang de premier ordre sur la scène internationale. Entre la revendication symbolique du pôle nord à la fin de l’été 2007 avec l’épisode du drapeau russe et la récente déclaration du Président Poutine de vouloir doter son pays de sous marins nucléaires stratégiques d’ici 2018, la Russie réinvestit les relations internationales avec la volonté d’y jouer un rôle actif. Avec la visite actuelle de Condoleezza Rice en Russie et le prochain sommet de l’Otan de Vilnius, les Etats-Unis tâchent de gagner de la crédibilité et de raisonner Moscou quant à leurs projets face à l’Iran.
Des précisions utiles pour les russes comme pour les européens ont donc été apportées depuis dimanche par l’intermédiaire du secrétaire de la défense Robert Gates avant que ce dernier s’envole suivi de Mme Rice pour Moscou. Le bouclier ne serait construit que lorsque l’Iran sera capable de démontrer sa capacité à atteindre l’Europe. Les Russes peuvent devenir partenaires du projet mais les sites resteront en Pologne et en République Tchèque. Des délégations russes pourront alors visités les sites si Varsovie et Prague approuvent. S’il faudra attendre la fin de ce nouveau voyage diplomatique pour peut être obtenir de plus amples précisions, il serait bon de connaître le positionnement de certains dirigeants européens sur la question, mais il ne semble pas que cela soit une priorité car les voix se font pour l’instant très discrètes…
sources le figaro et le new york times.