12 mai 2012
(No 2012-19)
La compagnie lyrique de création Chants libres et sa directrice artistique Pauline Vaillancourt proposent une 14e production en présentant le « road opéra » Alexandra. Sur une musique de Zack Settel et un livret de Yan Muckle, cette œuvre raconte l’incroyable expédition au Tibet d’Alexandra David-Néel et s’inspire du destin hors du commun de l’exploratrice française qui a parcouru les plus hauts sommets du monde dans des conditions extrêmes. Ayant vécu cent un ans (1868-1969), elle fut tour à tour, cantatrice, journaliste, féministe, bouddhiste, écrivain, philosophe et surtout exploratrice. Alexandra retrace l’expédition à la fois dangereuse et clandestine que l’exploratrice a effectuée en 1924 sur la terre du Tibet jusqu’à Lhassa, capitale interdite, en compagnie du jeune lama Aphur Yongden dont elle fit par la suite son fils adoptif. Après un périple de plus de 3 000 kilomètres à travers l’Himalaya, elle fut la première femme occidentale à séjourner dans la ville sainte.
Le personnage d’Alexandra est incarné par la soprano Jessica Wise, le rôle de la narratrice par la soprano Pauline Vaillancourt et celui de son fils adoptif, Aphur Yongden, par le ténor François-Olivier Jean. Le chœur de cinq voix masculines est composé des barytons-basses John Giffen, Patrick Mallette et Philippe Martel et des basses Steeve Vérayie et François Dubé. Ils seront tour à tour moines, nomades, soldats et paysans. Sur scène, on retrouvera également les musiciens de l’Ensemble In Extensio : Barah Héon-Morissette et Olivier Maranda aux percussions, Louise Campbell à la clarinette, David Jomphe au hautbois, Angelo Munoz au trombone et Andrea Stewart au violoncelle. Les interprètes et les instrumentistes seront sous la direction musicale de Cristian German Gort.
Pauline Vaillancourt assure la conception et la mise en scène du nouvel opéra. L’artiste visuelle Jocelyne Alloucherie a conçu la scénographie. Jean Décarie et Catherine Parent réalisent la vidéographie, inspirée du matériel visuel rapporté du Tibet en 2010 par Yan Muckle et Pauline Vaillancourt. Les éclairages sont de Nicolas Descoteaux, la conception des costumes de Marianne Thériault et les maquillages de Jacques-Lee Pelletier.
Les cinq représentations auront lieu les 15, 16, 17, 18 et 19 mai 2012 à 20 h à l’Usine C à Montréal (1345, avenue Lalonde à Montréal, Vous pouvez réserver vos places au prix de 35$ (Régulier) • 30$ (Aîné) • 25$ (Étudiant) à la billetterie de l’Usine C (514-521-4493) ou en ligne via le réseau www.admission.com. Je compte y assister quant à moi le vendredi 18 mai.
Et pour lire des entretiens fort intéressants avec le compositeur Jack Settel, la soprano Jessica Wise ainsi qu’avec l’artiste visuelle et scénographe Jocelyne Alloucherie, vous pouvez cliquer ici. Et vous pourrez visionner ici la bande-annonce de la production.
Falstaff de Giuseppe Verdi à l’Opéra de Québec
Pour sa seconde production de la saison 2011-2012, l’Opéra de Québec compagnie lyrique de la capitale nationale présente Falstfaff de Giuseppe Verdi. La distribution comprend dans le rôle titre la basse Gaétan Laperrière et le baryton Jean-François Lapointe revient quelques mois après son bel Eugène Onéguine pour incarner Ford. Les sopranos Lyne Fortin, Marie-Josée Lord et Pascal Beaudin interpréteront respectivement les personnages de Mrs Alice Ford, de Mrs Meg Page et de Nanette, alors que Sonia Racine sera Dame Quickly. Les ténors Antonio Figueroa et Jeremy Blossey joueront les rôles de Fenton et Bardolph, la basse Taras Kulish interprétant celui de Pistol.
Le directeur général et artistique de la compagnie lyrique de la capitale nationale, M. Grégoire Legendre, a confié la mise en scène de cette production à l’homme de théâtre Jacques Leblanc. Le Chœur de l’Opéra de Québec et l’Orchestre symphonique de Québec seront sous la direction de Giuseppe Grazioli.
La première de Falstaff est prévue pour ce samedi 12 mai à 19 h et trois représentations se dérouleront à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec les 15, 17 et 19 mai à 20 h. Le blogueur lyrique y sera le mardi 15 mai !
Les vues des artisans de cette production, et notamment du metteur en scène Jacques Leblanc, sont présentées dans deux articles publiés dans les journaux de la capitale nationale : voir Richard BOISVERT, « Falstaff, l’opéra qui rend joyeux », Le Soleil, 5 mai 2012 et Denise MARTEL, « À l’Opéra de Québec- De l’humour avec Falstaff », Journal de Québec, 5 mai 2012.
Le dévoilement du programme de la troisième édition du FestivalOpéra de Saint-Eustache
La directrice artistique du FestivalOpéra de Saint-Eustache Leila-Marie Chalfoun dévoilera le mardi 15 mai 2012 la programmation de la troisième édition du festival. Celui-ci se déroulera du 13 au 15 juillet 2012. Ce dévoilement se fera en présence du baryton Gino Quilico et donnera lieu à une prestation musicale de la jeune soprano Sarah Sloan.
Une autre prestation digne de mention de la soprano québécoise Hélène Guilmette dans Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau
J’ai assisté le mardi 8 mai dernier à la troisième représentation de la production de l’opéra-ballet Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau au Théâtre au Capitole et y ai entendu la soprano québécoise Hélène Guilmette à qui avaient été confié trois rôles d’importance, soit ceux d’Hébé, de Phani et de Fatime. Celle-ci s’est distinguée dans chacun de ses rôles et a su démontrer à nouveau son immense talent, tant au plan de son jeu théâtral qu’au plan vocal. Durant la deuxième entrée de l’opéra « Les incas du Pérou », elle s’acquitte avec une intensité dramatique hors du commun du rôle de Phani et offre des moments d’émotion pure, particulièrement lors de la scène où le baryton-basse canadien Nathan Berg – qui incarne le personnage de Huascar- lui fait violence. Si les trois rôles comportent leurs propres exigences vocales, la justesse est au rendez-vous du début à la fin de l’opéra et la diction est impeccable. Dans « Les Fleurs », et en particulier dans l’air Papillon inconstant qui conclut la troisième entrée, la voix demeure belle, cristalline et elle relève le défi de la légèreté et de la fraîcheur.
Nathan Berg et Hélène Guilmette
Le succès de la production repose aussi sur l’excellente prestation de Nathan Berg dont les moyens vocaux sont exceptionnels. Dans les rôles d’Émilie et d’Atalide, Judith van Wahroij démontre également une grande agilité vocale, comme en fait également preuve le ténor américain Kenneth Garver à qui le public réservera un accueil particulièrement chaleureux. Si la soprano russe Julia Novikova possège également une belle voix, son jeu dramatique est moins convaincant. Les prestations vocales d’Aimery Lefèvre, de Vittorio Prato, de Cyril Auvity et Thomas Dolié sont correctes, mais n’ont pas réussi à m’émouvoir.
La direction musicale de Christophe Rousset est impeccable et réussit à traduire les diverses atmosphères de la partition de Toulouse préparée par Jean-Philippe Rameau pour Les Indes galantes. Tant dans ses moments divertissants que ceux teintés de gravité, le directeur des Les talens lyriques réussit avec ses 32 instrumentistes propose une lecture aussi colorée que cohérente. La direction des chœurs dont Alfonso Caiani était responsable est également digne de mention.
L’audace de la metteure en scène Laura Scozzi explique aussi le succès de la production. La nudité des danseurs et danseuses qui colore le prologue et épilogue de l’opéra ne suscite guère la controverse car elle est accompagnée d’une touche d’humour. La ré-interprétation de l’œuvre, avec son accent sur la détresse de notre société contemporaine, est à la fois fine et complexe. Comme j’ai lui en faire mention lors d’une brève rencontre après la représention, j’ai apprécié une mise en scène qui oscillait entre la démesure et la retenue, mais qui était toujours vivante et animée.
J’ai par ailleurs découvert le Capitole de Toulouse et ai pu apprécier sa très grande qualité acoustique. Les 1 156 places de ce bel amphithéâtre lyrique font de celui-ci un lieu où la proximité avec le public est réelle, comme je m’en suis d’ailleurs rendu compte lorsque le régisseur général Fabien Mercier m’a permis de fouler la scène et de constater la proximité des artistes tant avec les instrumentistes et leur chef qu’avec le public, Le Théâtre du Capitole se distingue par ailleurs par la qualité de la documentation qui accompagne les productions. La Lettre du Capitole (Numéro 06- 11/12 Printemps- Avril à juin 2012) consacre deux articles à l’opéra de Rameau : « Les Indes Galantes-Entre rêve baroque et réalité contemporaine » (p. 10-11) et « Quand les ‘’ Indiens’’ s’emparent du Capitole » (p. 12-13), ce dernier article consistant en une série d’entretiens menés par Robert Pénavayre avec l’ensemble des interprètes de la production. Comportant 80 pages, l’élégant Programme conçu et édité par Sofiane Boussahel contient des maquettes et des photographies de la production, présente des propose recueillis auprès des artistes et reproduit le livret de l’opéra. Et j’ai pu également assister à la conférence préparatoire « Parlons-en » à l’occasion de laquelle Michel Lehmann, maître de conférences en musicologie à l’Université de Toulouse II- Le Mirail et directeur de l’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL) a présenté avec deux de ses collaboratrices Les Indes galantes.
J’ai par ailleurs pu m’entretenir avec Hélène Guilmette lors de mon passage à Toulouse. Après Le Nozze di Figaro à l’Opéra de Montréal en début de saison, l’année 2011-2012 de la soprano québécoise aura été très française. Elle a ainsi tenu des rôles dans Orphée et Eurydice de Gluck à Angers-Nantes Opéra ainsi que dans Amadis de Gaule de Jean-Chrétien Bach à l’Opéra Royal de Versailles et à l’Opéra comique à Paris. Elle terminera sa saison en chantant à nouveau dans Le Nozze di Figaro à l’Opéra de Montpellier…dans un des costumes de Jean Paul Gaultier!
Elle sera bientôt de retour au pays et m’a dit s’en réjouir. Elle pourra être entendue cet été à la fin du Festival d’Orford dans un récital de mélodies françaises le 26 août 2012 où elle sera accompagnée par le pianiste Martin Dubé. Pendant l’année 2012-2013, elle se produira principalement en concert : I Musici de Montréal (Miroirs de l’enfance) (28 septembre 2012), Clavecin en concert (Cantates de Rameau) (30 septembre 2012), Les violons du Roy (Noël avec Hélène Guilmette) (14 décembre 2012), Théâtre des Champs-Élysées (Dixit Dominus de Haendel et Magnificat de Bach) (16 janvier 2013), Orchestre symphonique de Québec (Requiem allemand de Joahnnes Brahms) (27 mars 2013), Orchestre symphonique de Montréal (Jeanne au Bûcher d’Arthur Honegger) (28 mai 2013). Elle offrira un récital à l’Opéra national de Paris le 21 janvier 2013 et y sera à nouveau accompagnée par Martin Dubé. Et elle chantera le rôle de Sœur Constance dans Le Dialogue des Carmélites de Francis Poulenc au Canadian Opera Company (8, 11, 14, 17, 19, 21, 23 et 25 mai 2013).
J’anticipe le plaisir d’entendre à nouveau une artiste dont la carrière lyrique connaît un si bel élan et qui est une personne fort appréciée dans le milieu lyrique…et dont la metteure en scène Laura Scozzi m’a fait un si bel éloge ! Et comme son calendrier l’indique, plusieurs occasions nous seront données pour l’entendre au Québec dans les prochains 12 mois !
Hélène Guilmette dans Les Indes Galantes
La saison de radiodiffusion 2011-2012 du Metropolitan Opera de 2011-2012 s’étant achevée la semaine dernière, L’Opéra du samedi et son animatrice Sylvia L’Écuyer entreprennent une saison de printemps qui sera caractérisé par la diffusion de cinq productions du Canadian Opera Company (COC), une émission spéciale dans le cadre du Concours musical international de Montréal (Chant 2012) et de trois productions de maisons d’opéra en Europe mettant en vedette des artistes lyriques du Québec. Le programme complet de cette saison qui s’étendra du 12 mai au 23 juin peut être consulté en cliquant ici. Aujourd’hui, deux opéras de Christoph Willibald Gluck produits par le COC seront diffusés. D’abord, Orfeo ed Euridice dans une distribution comprenant Lawrence Zazzo, contre-ténor (Orfeo), Isabel Bayrakdarian, soprano (Euridice) et Ambur Braid, soprano (Amore). L’orchestre et le chœur de la Canadian Opera Company sous la direction de Harry Bicket. Ensuite, Iphigénie en Tauride avec la mezzo-soprano Susan Graham dans le rôle d’Iphigénie ainsi que Russell Braun, baryton (Oreste), Joseph Kaiser, ténor (Pylade), Jacqueline Woodley et Mireille Asselin, sopranos (les prêtresses), Mark S. Doss, basse (Thoas), Lauren Segal, mezzo-soprano (la déesse Diane), Philippe Sly, baryton (un Scythe), Robert Pomakov, basse (un vieux serviteur) et Ambur Braid, soprano (une femme grecque). L’orchestre et le chœur de la Canadian Opera Company sous la direction de Pablo Heras-Casado. Avant l’opéra, Sylvia L’Écuyer échangera quelques mots avec le metteur en scène Robert Carsen. Dans sa chronique d’Actualités musicales, l’animatrice s’entretiendra avec le baryton Gaétan Laperrière qui incarne le rôle de Sir John Falstaff à l’Opéra de Québec et proposera une entrevue avec Yann Muckle qui est l’auteur du livret du « road opéra » Alexandra du compositeur Jack Settel et dont la création par Chants Libres aura lieu le 15 mai à Montréal (voir ci-haut).
À l’émission Le mélomane que j’animerai sur les ondes de Radio Ville-Marie demain le dimanche 13 mai 2012 de 13 h à 15 h, je diffuserai en prélude à la prochaine et dernière production de la saison 2011-2012 de l’Opéra de Montréal (et en conclusion d’émission) l’Air des bijoux tiré du Faust de Charles Gounod interprété par la soprano albanaise Inva Mula.
S’agissant des projections d’opéra, le Café d’art vocal présentera ce samedi 12 mai 2012 à 12 h 30 l’opéra Mazeppa de Piotr Ilyich Tchaikovsky dans une production de l’Opéra de Kirov de 1996. La reprise aura lieu le jeudi 17 mai à 18 h 30. Dans le cadre de la série Opéramania, c’est l’opéra Ercole Amante de Francesco Cavalli qui sera présenté dans une production du Nederlandse Opera de 2009. Cette soirée aura lieu le vendredi 18 mai 2012 à la salle B-421 du Pavillon de musique de l’Université de Montréal à 18 h 30.
La chaîne TFO télédiffusera ce dimanche 13 mai 2012 Le couronnement de Poppée de Claudio Monteverdi. Il s’agit d’une production du Festival de Glyndebourne en 2008 dans une mise en scène de Robert Carsen. La distribution comprend Danielle de Niese (Poppea), Alice Coote (Nerone), Sonya Yoncheva (Fortuna), Simona Mihai (Virtù) et Amy Freston (Amore). La chef Emmanuel Haïm assure la direction de l’Orchestra of the Age of Enlightenment. Pour en visionner un extrait, vous pouvez cliquer ici.
Bonne semaine lyrique… !