Olé n°198 : Mea Culpa ! Mea Maxima Culpa ! Histoire d’un régicide

Publié le 12 mai 2012 par Toreador

J’ai relu mon analyse au lendemain de la victoire de Sarkozy en 2007: « Désormais, il est au pouvoir. Comme le maçon au pied du mur, nous verrons si Nicolas Sarkozy se révèle être un Bonaparte miraculeux, un homme de la refondation, un homme d’Etat novateur; un Tony Blair Français néo-libéral pour lequel compte autant la politique que la communication marketing ; ou un Berlusconi en puissance, flanqué d’une bande d’hommes d’affaires et de politiques véreux, menteur, démagogue, ambitieux et dangereux.

Voici vingt-cinq ans qu’on nous annonçait le Big-Bang. Jouez hautbois, résonnez trompettes.Le voilà : accrochez vos ceintures. Jusqu’ici, tout va bien… »

Bon, ok, cette analyse là était exacte mais cinq années plus tard je me suis planté. Pendant plusieurs mois, j’ai soutenu mordicus que Nicolas Sarkozy serait réélu et mon (légendaire) flair politique m’a fait défaut. Je pourrais accuser toutes sortes de paramètres météorologiques mais je m’en tiendrai à un seul constat : l’anti-sarkozysme a été plus fort que tout. Lorsque je relis mon article d’analyse sur la réélection de Sarkozy, je me dis quand même que je n’ai pas eu totalement tort : Sarkozy a réussi à remobiliser ses militants (cf. la ferveur du Trocadero et de ses meetings), et à l’extrême fin de la campagne les électeurs de Droite (inquiets) ; le candidat PS a peu suscité l’adhésion (mais le décalage avec Sarkozy n’a pas du tout été cruel lors du débat). En revanche, les Français n’ont pas choisi le plus compétent (loin de là), et surtout Hollande ne s’est pas balladurisé.

En guise d’excuse, je pointerai quand même qu’il était difficile de prévoir que Bayrou appelerait à voter François Hollande. Quelle surprise ! Quel chasseur zéro ! Décidément, le centrisme est une science infinie, on ne se lasse pas d’en découvrir les propriétés physiques. Je savais que le centre était une matière inodore, colorée (orangée), gazeuse ET solide à la fois, mais j’ignorais qu’il était moins lourd que l’air (puisqu’il va là où le vent le porte).

Ex post, la victoire de François Hollande est une victoire à la Pyrrhus. D’abord, sa marge de victoire est très éloignée des scores mirobolants qu’on nous avait annoncés. J’avais prédis 51/49 pour Sarkozy mais ce fut 51,6/48,4 pour Hollande. Ensuite, je note que 2,1 millions de Français ont voté blanc. Ce qui fait qu’Hollande a été élu avec 48,6% des votants. Reste que, fidèle à mes analyses anti-cohabitationnistes, je prédis et je souhaite qu’Hollande dispose d’une majorité en juin prochain.

Voici venue la restauration. Chirac a enfin eu sa vengeance…

Comment je me suis planté en beautéJ'ai honteJe pars à VarenneLapidez-moi à coups de figues mollesToréador est ringard

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