Private Practice: 5.20/5.21 True Colors & Drifting Back
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Un pas en avant, deux en arrière. Sam et Pete sont au final les deux vrais boulets de cette saison. Aucun des deux ne semble vraiment savoir ce qu'il veut et pousse le récit dans une constante régression. J'avais retrouvé un peu d'espoir pour le couple Pete/Violet qui à défaut de me passionner, redevenait plus convaincant à travers son processus de reconciliation en toute simplicité. Mais Pete n'a au bout du compte pas le cran de faire face aux problèmes du couple et finit par faire machine arrière, s'éloignant à nouveau de Violet. Et pas qu'un peu, il semble même carrément profiter de ses cas médicaux pour se couper de Violet et fuir la réalité. C'est ce qui ruine en partie ses intrigues médicales qui sont surtout là pour illustrer toute la connerie du personnage. C'est dommage, d'autant que la série a comme toujours le mérite d'y traiter des thèmes sensibles comme l'immigration ou l'homosexualité. Forcément, ça finit par dégénérer avec un Pete qui s'implique bien trop émotionnellement et se permet de transgresser quelques règles, ce qui lui vaut finalement d'être arrêté. Un twist pas des plus inspirés de la série qui y a déjà eu recours plusieurs fois je crois (Remember Cooper) et qui ramène le couple avec Violet dans une lassante indécision, promettant de nouveaux déchirements recyclés qui me fatiguent déjà. Sam a lui au moins le mérite de se montrer un peu plus drôle en s'occupant du bébé d'Addison... mais au fond, là encore, le comportement n'est pas très correct. Il avait assuré à Addison qu'il ne voulait pas de nouvel enfant et le voilà qui retourne sa veste et la laisse espérer un avenir de famille heureuse qu'il ne peut pas garantir. Heureusement, Addison finit par retrouver une lucidité sur la situation et ce grâce à Jake. Celui-ci obtient alors finalement sans surprise sa préférence. Bien sûr, le choix est plus que prévisible mais il reste bien amené.
Avec Amelia, il s'agit surtout de meubler avant la naissance de son bébé déformé. Cela se voit bien dans le premier épisode qui n'a pas grand chose à proposer pour le personnage, si ce n'est le champ libre pour exprimer toute sa frustration et sa profonde tristesse de ne pouvoir enfanter, solidement portée par Caterina Scorsone . L'épisode suivant se rattrape avec la tentation d'Amelia de soulager sa souffrance en replongeant dans la drogue. On se doute que ça n'arrivera mais j'ai aimé qu'on intègre la condition d'ex-addict à la situation. C'est une façon de rester fidèle au personnage et de renforcer les enjeux autour de l'intrigue. Par la même occasion, Jake trouve là l'opportunité de se tirer un peu la couverture en montrant un soutien sans faille à Amelia. Il finalise aussi son intégration au cabinet en décidant de s'ouvrir un peu sur son drame personnelle autour de sa défunte femme toxicomane, pour empêcher Amelia de rechuter. Sinon, il y a Sheldon également qui a droit à de belles scènes grâce au drame d'Amelia qui vient joliment étoffer leur relation. Elle prend presque une tournure sombre et très amère entre Amelia qui rejette la pitié de Sheldon et celui-ci qui lui refuse tout réconfort sexuel. Les acteurs parviennent alors une véritable intensité dans leurs échanges qu'on avait pas connue depuis au moins le double épisode de mi-saison.
Pour ce qui est des cas médicaux restants, c'est surtout celui de la fillette qui pense être un garçon qui vaut le détour. Non seulement parce que, encore une fois, c'est un sujet délicat, et qu'il est d'autant plus fort et original qu'il concerne une enfant, mais aussi parce que la série réussit à y intégrer l'intrigue de Cooper et Mason. La rencontre entre Mason et la fillette est ainsi un joli moment du récit et sert de plus à la réconciliation avec Cooper, Mason pouvant dès lors observer le soutien que son père apporte et sa dévotion à sa patiente. Avant cela, le désarroi du jeune père face à son fils qui se referme dans son deuil et s'éloigne de lui, est aussi très touchant et montre à nouveau comme il est devenu un vrai père responsable. L'autre cas médical, sur un père aux pulsions pédophiles provoquées par une malformation neurologique, a beau se montrer inspiré dans l'idée, il est finalement assez décevant. Le traitement est plutôt expéditif et on survole un peu trop la problématique sur le plan humain pour se concentrer sur le médical.
En conclusion, sans surprise, ce sont toujours les intrigues amoureuses qui posent problème à Private Practice qui est coincée dans un pénible va-et-vient. Surtout dans le cas de Pete. En ce qui concerne Addison et Sam, cela aurait pu être pire au final. Dans un registre plus sombre avec Amelia, la série s'en sort par contre beaucoup mieux et se garantit de vrais beaux moment d'émotion. Le médical est enfin relativement bien géré avec de très bonnes idées dans l'ensemble. Du Private Practice classique de bonne facture en somme, avec ses traditionnels défauts et qualités.