Il entre par la porte en bois de palmier avec de mélodieuses trilles, histoire de se faire remarquer, il a plus de creux qu'un merle et son chant résonne sous la voûte de l'habitation troglodyte, ce qui a l'air de lui faire immensément plaisir.
Sûr de son coup, mon oiseau amoureux se pose ensuite sur le rebord du miroir et bécote la glace assidûment, il discute avec son image et d'un coup s'enflamme et se met à voleter la queue en avant pour s'unir à son reflet....L'exercice étant fatiguant, il tombe d'un coup sur le tapis, reprend son souffle, file par-dessous la porte.
Trois secondes plus tard, son chant résonne dehors...puis se rapproche...et le manège recommence, vingt fois, trente fois...bon j'ai arrêté de compter !
A 5 h du matin je plaque l'oreiller sur ma tête pour ne plus entendre ses roucoulades passionnées. A force de me voir aller et venir dans ma chambre, ma présence ne le dérange même plus...pendant que je brosse mes longs cheveux, Mouhabiba s'acharne sur le miroir à deux pas de mon visage...
Mouhabiba c'est le nom de ce charmant et valeureux volatile aux apparences de moineau orangé, un passereau enflammé dont le nom en arabe est évocateur...puisqu'il veut dire "le bien-aimé"...!