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OPERA-FOLK - 2012 sera l’année des J.O à Londres et d’un autre produit britannique : Damon Albarn. Si vous ne supportez pas le clavecin, la viole, le folk, les tambours africains, le 16e siècle, l’Histoire de l’Angleterre, blur et surtout Damon Albarn, arrêtez de lire cette chronique et écouter plutôt la radio Lords of Rock ! Pour les autres, accordez-vous une pause (les yeux fermés) avec cet album…
Autant vous prévenir dès le début de cette chronique : Si vous êtes allergique à Damon Albarn (ou autres produits dérivés : blur, Gorillaz, The Good The Bad & The Queen, RocketJuice and the Moon, etc.), à l’opéra, à la musique plus classique, etc., il faudrait mieux passer votre chemin, car il y a fort à parier que vous n’allez (vraiment) pas aimer cet album… (Lords of Rock a-t-il perdu la tête ?). En tant que "spécialiste ès" planète blurienne, j’ai évidemment imploré notre vénéré rédacteur en chef pour chroniquer (dans la foulée de l’album de Graham Coxon) le nouveau bébé de Damon Albarn… Allez, droit au but (sic)…Ouvrir et clore un album sur le chant des oiseaux et le bruissement d’un ruisseau, ce n’est pas donné à tout le monde. Mais le créateur de cet opéra que lui-même qualifie de folk, n’est pas à une surprise près et surtout pas n’importe quel quidam. Jamais vraiment où on l’attend, Damon Albarn surprend à chaque fois par la diversité de son talent et de cette habilité à exprimer des sentiments avec différentes sonorités multiculturelles.
Une mélancolie très british ressort à chaque détour des 18 titres de cet album étrange, aride, baroque, et atteint son apothéose par "The Dancing King", douloureux mélange de spleen, folk, légèreté et quelques petits oiseaux. Cet opéra qui tiendrait un peu plus de la pastorale, retrace les grandes étapes de la vie de John Dee, célèbre personnage de l’Histoire de l’Angleterre qui fût, entre autres, le médecin et le conseiller scientifique de la Reine Elisabeth 1er (1527-1608), ainsi qu’un astrologue, un alchimiste et un homme qui parlait avec les morts. Les 18 morceaux évoquent surtout les faits marquants de la grandeur et décadence du Dr. Dee.
Certains morceaux vous sembleront probablement familiers et blurien ("Apple Carts", "The Marvelous Dream", "Saturn", proche de la sonorité de 13 – l’album de Blur), d’autres sombres et brumeux, accompagnés de la voix d’Albarn ou celles de sopranos qui apportent alors une touche nettement plus mystérieuse ; Le tout supporté par l’Orchestre Philarmonique de la BBC.
On retrouve des amis de-ci-delà (Tony Allen, Mamadou Diabaté) sur les titres aux sonorités plus africaines que sont "9 Point Star" et "Preparation". "Edward Kelley" étant, quand à lui, hypnotique grâce à ce discours gravé sur un vinyle crissant et un chœur féminin céleste d’une étrangeté magique.
Cet opéra anglais est à écouter tranquillement pour en goûter la quintessence et surtout se laisser porter dans cet arcane envoûtant mais paradoxalement lumineux. Si l’on résume la trajectoire de Damon Albarn entre "There’s No Other Way" et ‘DR. DEE, on se dit que John Dee accepterait sans aucun doute la filiation avec ce (génial) magicien musical.