Les femmes qui utilisent un patch transdermique ou un anneau vaginal pour la contraception ont un risque 7,9 et 6,5 fois supérieur de thrombose veineuse par rapport aux non-utilisatrices de contraception hormonale et double de celui associé à une pilule contraceptive, explique cette très large étude danoise, de l'Université de Copenhague publiée dans l'édition du 10 mai du British Medical Journal. Des informations précieuses sur les taux de TEV pour les utilisatrices de contraception hormonale, même si globalement le risque reste faible, de l'ordre de 10 accidents pour 10.000 femmes-années…
Le risque accru de TEV associé aux contraceptifs hormonaux contenant de l'œstrogène est déjà reconnu mais considéré comme faible. Ici, l'étude confirme ces données et précise ce risque selon la méthode contraceptive choisie.
Sur la durée de suivi, les chercheurs ont recensé 3.434 accidents thromboemboliques veineux ou de TEV sur, au total, plus de 9 millions de femmes-années (Voir résultats détaillés en cliquant ci-contre).
· Sans contraception hormonale : Or l'incidence de la TEV chez les femmes n'utilisant pas de contraception hormonale est de 2,1/10.000 années-femme (2,1 accidents thromboemboliques veineux se produisent chez 1.000 femmes suivies sur 10 ans)
· Patch : Le risque le plus élevé de TEV est constaté chez les femmes qui utilisent le patch contraceptif, avec un taux de 9,7 pour 10.000 femmes-années
· Pilule : Le risque de TEV chez les femmes utilisant un contraceptif oral classique s'élève à 4,5/10.000 années-femmes pour une pilule contenant 30-40 µm œstrogène en combinaison avec le norgestimate et à 6,2 (30-40 µm œstrogène en combinaison avec le lévonorgestrel)
· Anneau vaginal: 7,8 pour 10.000 années-femmes
· Implant progestatif: 1,7 pour 10.000 années-femmes
· Stérilet (DIU) avec progestatifs : 1,4 pour 10.000 années-femmes
Après ajustement pour les facteurs confondants, le risque de TEV associé au patch contraceptif est 7,9 fois supérieur au risque des femmes n'utilisant pas de contraception hormonale, (IC : 95% de 3,54 à 17,65) et 2,3 fois plus élevé que celui des utilisatrices de pilules contraceptives (IC : 95% de 1,02 à 5,23). Le risque de TEV associé à l'anneau vaginal est 6,5 fois supérieur à celui des non-utilisatrices, et 1,9 fois supérieur à celui des utilisatrices de pilule contraceptive orale combinée. Comparativement aux femmes qui n'utilisaient pas la contraception hormonale, les femmes qui prennent une pilule contraceptive orale combinée ont un risque triple de TEV.
Les chercheurs concluent que les femmes qui utilisent un patch ou un anneau vaginal contraceptif ont respectivement un risque 7,9 et 6,5 fois accru de TEV par rapport aux non-utilisatrices de contraception ce qui équivaut respectivement à 9,7 et 7,8 événements par 10.000 années-femmes. Rappelons aussi que la US Food and Drug administration a communiqué à plusieurs reprise sur le risque de TEV associé à certaines méthodes contraceptives, insistant sur un risque accru avec les pilules dites de 3ème génération, à base de drospirenone telles que Yaz ou Jasmine mais rappelant que le risque reste faible si l'on respecte les recommandations de prescription et d'utilisation
Source: BMJ doi: 10.1136/bmj.e2990 (Published 10 May 2012) Venous thrombosis in users of non-oral hormonal contraception: follow-up study, Denmark 2001-10.
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