Les arts visuels semblent évoluer vers une esthétique expériencielle. Non pas un objet mais une mise en série dont l’objectif est de produire une expérience: lumières, sons et infra-basses, variations de l’environnement. Il y a là une tendance intéressante qui se concentre sur le résultat de l’art plutôt que sur ses objets.
Mais peut-être faut-il aussi, et en parallèle, consentir au danger de l’image, de l’image seule, entourée d’un flux d’images, amoindrie peu-être par ce flux, mais persistance. C’est ce que Richter depuis des années réalise avec force. Une image peut-elle se détacher de ce flux, sans devenir icône, pour nous affecter. Peut-on encore produire une image avec un impact, impact tout différent du frisson télévisuel et publicitaire?