Aujourd'hui, 17 mars 2008, nous fêtons le trentième anniversaire de l'adhésion de la France à l'International Rugby Board (IRB).
Il est particulièrement frappant de constater que plus de 70 ans auront séparé la création de la Fédération Française de Rugby et son acceptation au sein des instances dirigeantes internationales. A cet égard, on remarque que la France n'est précédée que de 29 ans par les nations majeures de l'hémisphère sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) qui ont adhéré à l'IRB en 1949.
Cet événement, et surtout son caractère tardif, témoigne du conservatisme de cette instance très marquée par son origine Britannique. Le rugby Français, en rejoignant les grandes nations du rugby, a pu faire entendre sa voix. C'est d'ailleurs un Français, Albert Ferrasse, qui a soutenu le plus vigoureusement l'idée d'une Coupe du monde de rugby, née moins de dix ans après l'entrée de la France à l'IRB.
Certes, les nations anglo-saxones ne pouvaient, avant ce 17 mars 1978, ignorer la France. L'influence de celle-ci en Europe continentale la rendait incontournable pour développer le jeu ovale au-delà de ses frontières tradtionnelles. Mais en la tenant à l'écart des décisions les plus fondamentales (et en l'empêchant d'influencer celles-ci), les britanniques et les Dominions de l'Hémisphère Sud ont contribué à alimenter un sentiment presque paranoïaque développés par les Français à l'égard des pays fondateurs du rugby.
Aussi, pour beaucoup, 1978 marquait fin une forme d'injustice. Depuis, les signes d'ouverture se sont manifestés, le dernier en date étant la désignation d'un Français à la tête de l'IRB, en la personne de Bernard Lapasset.
Malgré cela, on ne peut s'empêcher, de temps à autres, de penser que la France demeure, dans l'esprit des barons celto-anglo-saxons qui composent l'IRB, comme une sorte de cousin éloigné, qu'on accueille moins par plaisir que par obligation familiale...