En parcourant la presse tout récemment, j’ai appris que la ligne maritime Tanger-Sète sera prochainement desservie par une compagnie italienne GRANDI NAVI VELOCE.
Quid donc de la Comanav et de la Comarit, qui ont longtemps assurer cette liaison, dans des conditions plus ou moins acceptables!
Ces deux compagnies, résultat d’une union bâtarde entre les secteurs public et privé, avaient des litiges d’impayés avec les autorités portuaires françaises.
Le problème posé aux deux compagnies marocaines existe toujours et trois navires appartenant à ces compagnies sont toujours bloqués et placés sous saisie conservatoire au port de Sète, dans le sud de la France : il s’agit du fameux MARRAKECH, que Hassan II avait utilisé pour ses déplacements mémorables en Libye et à La Baule, en France et des plus modestes BILADI et BNI NSAR.
Avec à leur bord près de 200 marins! Cela dure depuis pratiquement le début de l’année 2012.
Ici, presque personne n’en parle ou alors si peu. Nos internautes sont plus préoccupés par des problèmes plus fondamentaux comme la liberté d’expression et notre presse est trop impliquée à raconter les gaffes de nos ministres et les escarmouches entre majorité et opposition. Le gouvernement, en la personne du ministre de l’équipement, a fait une déclaration de principe qui n’a pas changé la situation d’un iota. Les armateurs semblent pour leur part aux abonnés absents.
En attendant, qu’en est-il de ces deux cents marins oubliés sur l’autre bord de la Méditerranée?
Le sort des trois ferries marocains semble irrémédiablement réglé ; ils finiront par être vendus aux enchères pour couvrir les dettes colossales envers les fournisseurs notamment de fuel. Le chiffre de deux millions de dirhams a été avancé.
En attendant la liquidation de ce litige, les 200 marins en poste sur ces deux navires reste incertain. Je dis 200 marins ; il s’agit peut-être de plus, certaines sources parlent de 230 et même de 260.
Conformément aux usages du métier de la marine, les équipages de ces trois unités s’en tiennent à la seule attitude dont ils puissent espérer une éventuelle solution : “pour obtenir quoi que ce soit, le marin a toujours eu une seule attitude, immuable et universelle : ne pas quitter son navire, seul lien qui l’unit à son armateur”.
La saison de retour au pays de nos ressortissants résidents outre-Méditerranée sera-t-elle l’occasion d’un plus grand intérêt pour ce problème de la part d’abord des armateurs, premiers responsables de cette situation, et de l’état en tant qu’autorité de tutelle de ce secteur vital de l’économie nationale?
On peut l’espérer, sans trop y croire pour ma part!