Un jour chaud de janvier, un homme décide de s’installer chez eux après plusieurs semaines d’errance. Il répond au nom d’Angel Allegria et vient d’un monde où la mort est monnaie courante. Sans amertume, il égorge les parents de Paolo pour pouvoir trouver dans cette ferme le refuge idéal.
Tout commence véritablement néanmoins quand l’assassin demande à l’enfant quand il est né. « C’est le jour où tu es venu », répond t-il. Aussi énigmatique que peuvent être ces quelques mots, Allegria comprend brusquement qu’il est devenu père, par hasard.
Dans un décor de western, la dimension allégorique de ces personnages s’étoffe. D’autant plus avec l’arrivée de Luis Secunda – qui, à trente ans, est parti de chez ses parents pour faire un tour du monde à la manière d’une autruche c’est-à-dire sans aller bien loin – et qui va enseigner la lecture à l’enfant.
L’assassin qui n’était que lui, pour lui et par lui avec la monstruosité de sa nature et le vide de sa conscience va peu à peu apprendre ce qu’aimer veut dire, ce que cela engage auprès de l’autre et soi-même, le meilleur jusqu’à l’acerbe, la douleur qui en découle.
L’écriture est sans emphase, juste et simple, et fait de ce récit un espace initiatique et presque philosophique. Elle expérimente le changement possible de l’homme qui parvient à dompter le pire de soi en trouvant un sens à son existence _ et la confiance d’un enfant, et l’amour pour celui-ci.
Les larmes de
l’assassin
Anne-Laure Bondoux
Edition Bayard Jeunesse,
2003
Ce roman a reçu plusieurs prix : le Prix Sorcière 2004, le Prix ado Rennes 2005 et le Prix roman jeunesse France Télévision 2006.
A voir aussi : la BD Les larmes de l'assassin de Thierry Murat joué en concert par Spendor in the Grass, éditions futuropolis. La réalisation de la vidéo qui suit est d'Antoine Hacquin :