Du livre de Michel Winock, billet précédent, je retire que
nous, Français, sommes à la fois intolérants et bornés. C’est pour cela que la
révolution est permanente dans notre pays.
Les deux traits sont liés. On est borné lorsque l’on croit
détenir la vérité. Alors on est intolérant. Le remède est probablement le
doute, que sais-je ? Mais ce ne doit pas être un doute qui paralyse. C’est
plutôt un doute qui donne envie d’apprendre, de découvrir. Du coup, l’autre
devient intéressant. On n’est plus intolérant. (Voilà une idée de réforme de
notre Éducation nationale, qui n’enseigne que des certitudes ?)
Plus concrètement, notre gros défaut est l’exclusion. La
République a hérité l’intolérance de l’Église catholique, en réaction à
celle-ci. Ainsi quand la droite dirige, il n’y a pas de place pour la gauche,
et inversement. Ce qui rend les exclus à la fois bêtes (par manque de pratique)
et méchants (par frustration). Peut-être peut-on dire de même de notre système
hiérarchique traditionnel, qui sélectionnait sur une sorte de classement, plutôt
que sur un talent ? Il semble donc que tout ce qui mélange soit à
encourager.