On savait le Figaro Magazine ultra-sarkoziste – rien de choquant en soi : c'est la liberté de la presse et d'opinion, et c'est très bien comme ça. On supposait jusqu'auboutistes quelques-uns de ses lecteurs les plus fidèles – les sélections du courrier de ces lecteurs l'illustraient souvent jusqu'à la caricature. Il suffisait d'en rire. Mais dans leur dernière livraison (N° 21080/21081 des 11 et 12 mai) cette rubrique nous en sort une si bonne qu'on ne pouvait évidemment pas l'écarter de la sélection en vue de notre joyeux concours de perchistes...
Citons l'extrait de courrier concerné : «Que penser d'un homme qui envisage d'installer son ex-première favorite au perchoir de l'Assemblée nationale et sa deuxième favorite auprès de lui, à l'Elysée ? La morale en France est tombée bien bas.»
La dernière phrase sert de titre, en caractères imposants. Et puisque l'auteur de ce morceau de bravoure s'affiche fièrement – Gérard Prinz, de Meudon – aidons-le à se faire connaître. Et glorifions son sens de la mesure et de la pertinence : après les pantalonnades offertes par notre président sortant (que l'on subodore avoir été le candidat de notre lauréat du jour), étalant à nos yeux incrédules les recoins de son intimité – séparation dans les pleurs d'une Cécilia boudeuse, suivie promptement de la conquête, dans une sorte d'exultation adolescente, d'une Carlita du showbiz –, on ne peut que trouver bien vil le comportement familial de M. Hollande, et son indécente propension à se pavaner...
Le valeureux Gérard, Prinz de la morale à géométrie biscornue et de la bonne foi, se voit donc attribuer une perche d'argent. Hip ! Hip ! Hourra !