Les matières premières stratégiques

Publié le 11 mai 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Vous êtes-vous déjà demandés de quoi étaient faites les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les pipelines pour CO?

D’accord, nous non plus. Mais à y regarder de plus près, il faut bien de la matière première pour la construction des ces éléments. Et aussi particulières soient-elles, les industriels européens rencontreront des difficultés croissantes pour s’en approvisionner. C’est cette crainte qui a poussé le parlement bruxellois, par l’intermédiaire de sont Centre Commun de Recherches (CCR) à lancer une vaste étude sur les points bloquants de tels projets et d’établir une échelle de risques pour les matières premières identifiées en tant que tel. Ainsi, nous sommes clairement dans l’anticipation. Les hauts responsables ont déjà entamés leur tour du monde sur fond de diplomatie pour soulever le problème auprès des principaux pays extracteur de ce qui deviendra, si ce n’est pas déjà le cas, les matières premières stratégiques. Les pays d’Amérique latine, là où sont localisées ces matières « décarbonnées » ont besoin d’une réelle volonté politique pour développer cette économie.

Faisons plaisir à nos érudits scientifiques et citons en exemple le néodyme et l’indium. Ce ne sont pas des cachets contre les hémorroïdes, mais le premier est présent dans les moteurs des voitures électriques et les turbines des éoliennes. Son prix à été multiplié par 20 entre 2003 et 2010. Le second est un matériau qui fait que tu puisses scotcher Chasse et Pêche en rentrant de soirée à 5 du tam.  Dans le mille, c’est un composant majeur des écrans plats mais également des modules photovoltaïques.

Au total ce sont 14 métaux stratégiques qui ont été répertoriés par le CCR. Ce travail titanesque a permis de croiser les données géologiques et les risques politiques pour arriver à la conclusion que 5 d’entres elles étaient potentiellement à très haut risque en cas d’une très forte augmentation de la demande. Il s’agit du néodyme, dysprosium, indium, tellure et gallium.

L’enjeu est de taille pour les européens. Avec les États-Unis et le Mexique, l’UE affronte la Chine devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) au sujet des pratiques commerciales de ce pays qui contrôle prêt de 95% de la production mondiale de « terres rares ». La course aux « partenaires de substitution à la Chine » a déjà commencé avec plusieurs contrats établis avec le Chili pour le Lithium par exemple. Les discussions vont également à bonne allure avec l’Union Africaine et il le reste plus qu’a se partager le Groenland. Simultanément en Europe, les règles régissant les sites naturels Natura 2000 pourraient permettre à certains territoires d’accueillir des activités extractives.

En essayant de trouver une solution à un problème, nous en rencontrons un autre : une histoire sans fin. Certains scientifiques travaillent déjà sur les méthodes de recyclage de matériaux dont nous ne disposons encore pas. Toujours avoir un coup d’avance nous permettra certainement à terme de trouver des solutions qui seront un jour pérennes. L’avenir appartient à ceux qui ont de la suite dans les idées.

Pour aller plus loin

http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Natura-2000,2414-.html