Genre : Drame (interdit aux moins de 16 ans)
Année : 2002
Durée : 2h15
L’histoire : Dans les années 60, Buscapé un enfant tente de survivre du mieux qu’il peut dans La Cité de Dieu, une favela de Rio de Janeiro réputée pour sa violence. Alors qu’il ambitionne de devenir photographe d’autres suivent des chemins différents. C’est le cas du jeune Dadinho qui sous le nom de Ze Pequenho devient le caïd de la favela. Cependant il se fait des ennemis notamment Manu le coq. Une guerre de gang éclate alors.
La critique de Vince12 :
Avant d’être un film, La Cité de dieu est un livre écrit par Paulo Lins. Ce livre s’inspire de l’histoire vraie de la Cité de dieu une favela qui fut la plus dangereuse du Brésil dans les années 70 en raison d’une guerre de gang particulièrement sanglante. Ceux qui ont lu le bouquin pourront confirmer que l’adaptation était difficile.
Pourtant c’est dans ce pari que se lancent Fernando Meirelles et Kàtia Lund. Pour cela il faut obligatoirement supprimer beaucoup de personnages du livre.
Attention SPOILERS
Nous sommes dans les années 60, la Cité de dieu est une favela de Rio de Janeiro dans laquelle sont transférés de plus en plus d’habitants.
Buscapé, un jeune garçon, survit du mieux qu’il peut cependant son frère est un truand qui fait partie d’un gang. Un jour, un braquage vire au bain de sang, la police fait des descentes régulières s’en prenant à n’importe qui.
Dans las années 70 Buscapé a grandi. Cependant Dadinho un enfant de la favela lui aussi a grandi. Enchaînant les meurtres depuis l’enfance il devient Ze Pequenho et élimine presque tous les trafiquants de drogue de la cité de Dieu et s’attribue ainsi le monopole du marché de la cocaïne.
Cependant, Ze Pequenho est toujours plus gourmand il veut le quartier de Sandro Cenoura. Tout cela va déboucher sur une guerre de gang.
Pequenho se fait des ennemis notamment Manu le cop dont il a violé la compagne et tué le frère.
La guerre dure et fait de plus en plus de morts les gangs recrutent tous les enfants de la rue pour en faire des soldats.
Buscapé, quant à lui, devient un atout pour la presse car étant originaire de la favela il peut exercer ses talents de photographe là où aucun autre journaliste ne peut aller.
Avec la Cité de dieu l’ambition de Meirelles est de proposer au spectateur une plongée dans l’univers effroyable des favelas.
En ce sens, le film est très réussi. A la base le réalisateur ambitionnait même de tourner dans une vraie favela. Mais les premières difficultés qu’il rencontra le dissuadèrent très vite.
Pour les acteurs, pas question d’embaucher des artistes connus ou sortis des écoles d’art. Le réalisateur choisit des acteurs qui viennent en grande majorité des favelas. D’ailleurs, Leandro Firmino qui interprète Ze Pequenho vient justement de la Cité de dieu.
C’est un bon choix puisque les acteurs sont bluffants et apportent clairement beaucoup de réalisme (à ce propos, il est important de voir le film en version originale). La réalisation vise elle aussi l’aspect documentaire.
Certes, elle sera jugée prétentieuse par certains détracteurs de par son côté clip. En tout cas, il est vrai que comme dit l’affiche cette mise en scène est inspirée de celles de Scorsese et Tarantino.
Bien évidemment cette chronique des favelas brésiliennes donne lieu à de nombreuses scènes de violence d’où l’interdiction aux moins de 16 ans.
Au hasard, on citera la scène du « pied ou la main » ou le carnage dans le motel entre autres.
Mais le film fait aussi preuve d’humour, souvent noir au passage. La cité de Dieu contient également quelques scènes touchantes.
La bande son est quant à elle essentiellement composée de musique de la culture populaire.
A sa sortie, en 2002, le film fera polémique mais sera sélectionné au festival de Cannes et fera l’objet de quatre nominations aux oscars en 2003.
La Cité de dieu est parvenu à devenir rapidement culte. Malheureusement il ne l’est pas devenu forcément pour les bonnes raisons.
Il y a eu en quelque sorte un « effet Scarface » beaucoup ont apprécié le côté gangsters du film et ont fait du personnage de Ze Pequenho une icône comme Tony Montana. Involontairement La Cité de Dieu semble avoir fait l’apologie du banditisme des favelas.
Alors que le but premier de Meirelles était de faire découvrir l’enfer des favelas et d’évoquer la crise sociale brésilienne.
C’est d’ailleurs là, une fois encore, que se situe la force de ce long métrage, dans son réalisme, le film étant basé sur une histoire vraie.
D’ailleurs, le générique de fin montre les photos des vrais protagonistes ainsi qu’une vraie interview de Manu le coq.
Tout cela donne lieu à une véritable chronique sur la violence et de la misère des favelas, la corruption de la police, et la situation sociale du Brésil.
Après il faut être honnête on a eu tendance à en faire un peu des tonnes sur la Cité de dieu. Cependant, Meirelles réussi son pari et signe un excellent film choc efficace et bien mené.
Note : 16/20