Je rentre tout juste de Sulawesi. Ce nouveau séjour aux îles Togian n’a fait que confirmer mon attachement au lieu, et à ses habitants. En attendant de faire le tri dans mes photos et vidéos, j’ai envie de vous livrer mon humeur du moment. Décalée, nostalgique, encore rêveuse, les yeux dans le bleu – celui du ciel, de la mer – dans le vert de la mangrove, dans le blanc des sourires indonésiens qui se détache sur leur peau chocolat. Pas facile de revenir à la réalité après tant de dépaysement et de chaleur humaine.
Quand je pars, je pense à mille choses : faire le sac, boucler mon travail, demander au voisin d’arroser les plantes, payer une dernière facture… Tout se précipite tellement qu’en général, je n’arrive même plus à imaginer que quelques jours plus tard, je serai loin, tellement loin de tout ça.
Une fois sur place, c’est « Vacances, j’oublie tout, plus rien à faire du tout » ! A part plonger, marcher, dormir, manger et me faire dévorer par les moustiques. Il y a tout ça oui, mais il y a aussi les rencontres, le côté humain. Plus je voyage, et plus j’y attache de l’importance. Les moments que je partage avec les gens du coin sont ceux qui me laissent le plus de traces. Ceux pour lesquels je souris béatement quand je me les remémore. C’est sans doute un peu cliché, mais il y a ce je ne sais quoi de vrai et d’authentique dans leurs yeux, dans leur curiosité, leur façon de s’adresser à nous et de se comporter. Cette année aux Togian, c’était encore plus vrai que d’habitude. Ils ont quelque chose qu’on a perdu ici. Et chaque fois j’ai l’impression de me prendre une bonne dose d’humanité en intraveineuse.
Et puis il y a le retour. D’année en année, je le trouve un peu moins difficile, car je sais que je rentre pour mieux repartir. Mais il y a toujours cette espèce de buée, ce temps mort, comme un sas, qui me fait revenir à la réalité sans y être totalement. Je crois qu’à chaque fois, je rentre avec du recul. Bien sûr le quotidien finit par me rattraper, mais ce que j’ai vécu pendant le voyage me permet de prendre de la distance par rapport aux choses, de les regarder à travers un autre prisme. C’est un peu comme si j’observais mon environnement de l’extérieur, derrière une vitre, la tête dans les nuages les pieds encore dans le sable. Je me sens tellement loin que ces gens s’agitant autour de moi finissent pas me donner l’impression qu’ils vont au ralenti.
C’est pour tout ça que je préfère parler de voyage plutôt que de vacances. Le voyage c’est les rencontres, et les empreintes qu’elles laissent quand on revient… Vivement le prochain quand même !