Généralités.
Le monde occidental doit beaucoup à Kant. C’est lui qui a rendu possible la transition de la pensée grecque et chrétienne vers la pensée contemporaine moderne.
Son grand génie est d’avoir donné une nouvelle dimension à la morale chrétienne existante, sans en modifier la teneur. Permettant ainsi le passage d’une morale théologique à une morale philosophique; replaçant ainsi l’homme au centre des intérêts.
Il est ainsi en accord avec la science copernicienne qui replace la terre au sein d’un « système » scientifique et religieux qui ne tourne plus autour de la terre.
Mais Kant n’est pas seulement l’homme d’un autre vison de la morale, c’est le philosophe qui s’écarte de la pensée empirique et son scepticisme et de la pensée cartésienne et ses concepts innés.
Kant est le penseur « des jugements synthétiques a priori » qui ont contribué à une pensée libre et à une science audacieuse débarrassée du scepticisme.
Toutefois, il n’est aisé de lire Kant, une phrase telle : « comment des jugements synthétiques a priori sont-ils possibles ? », a toutes les chances de rebuter plus d’un lecteur enthousiaste de « la critique de la raison pure ».
En effet il faut maitriser le vocabulaire kantien. A priori, a postériori, jugements synthétiques et analytiques sont des notions complexes qui doivent à être bien compris.
Une fois les termes explicités, la tâche pour autant n’est pas encore achevée, car reste à connaitre pourquoi Kant pose une telle question. Quels intérêts ? Quels buts ?, quels enjeux ?.
Ce dernier point souligne l’importance de la connaissance du contexte historique, philosophique et religieux qui sous-jacent aux interrogations de Kant.
Kant a fait l’objet de critiques injustes et surtout infondées. On lui a reproché d’avoir mis en place une morale formelle, sévère, inapplicable. En réalité, c’est une grande injustice envers un homme qui a démantelé tous les rouages d’une pensée archaïque et despotique, pour la remplacer par la pensée de la liberté. En aucun cas il n’a voulu créer lui même une morale, encore moins une morale dogmatique.