La Féline (1982)

genre: fantastique, horreur (interdit aux - 12 ans)
année: 1982
durée: 2 heures

l'histoire: Irena retrouve son frère Paul à la Nouvelle-Orléans. Dans les jours qui suivent, une mystérieuse panthère tue une prostituée. L'animal se révèle avoir d'étranges liens avec Paul et Irena.

la critique d'Alice In Oliver:

A la base, La Féline, réalisé par Paul Schrader en 1982, est le remake d'un film homonyme de Jacques Tourneur, sorti en 1942.
Pour l'anecdote, le long-métrage de Jacques Tourneur connaîtra une suite, La Malédiction des Hommes-Chats, réalisé par Robert Wise en 1944.
Pas facile de passer après le chef d'oeuvre de Jacques Tourneur. C'est pourtant la mission délicate de Paul Schrader.

Au niveau du casting, La Féline réunit Nastassja Kinski, Malcolm McDowell, John Heard, Annette Bening, Ruby Dee, Ed Begley Jr et Scott Paulin.
C'est donc la belle Nastassja Kinski qui remplace Simone Simon dans cette nouvelle version, tournée 40 ans plus tard.
Dès l'introduction, Paul Schrader a le mérite de présenter les hostilités via une ambiance tribale et animale.

Visiblement, le cinéaste a pour intention de dévoiler au plus vite les origines mystérieuses de la belle Irena (Nastassja Kinski) et de son frère Paul (Malcolm McDowell).
Attention, SPOILERS ! Alors qu'elle vient de débarquer à la Nouvelle-Orléans, Irena retrouve son frère. Une fois sur place, elle est engagée dans un zoo et tombe amoureuse d'Oliver Yates (John Heard).
Mais cette nouvelle idylle semble impossible.

Parallèlement, une prostituée est sauvagement assassinée. A côté du cadavre, une panthère est retrouvée et immédiatement transférée au zoo.
Viblement, l'animal semble entretenir d'étranges liens avec la jeune femme, d'autant plus que Paul a mystérieusement disparu.
Pourtant, Irena retrouve son frère quelques temps plus tard. Nos deux héros sont poursuivis par une terrible malédiction.

Irena et Paul appartiennent à la race des hommes panthères. En quête de nouvelles proies, leur instinct les conduit inéluctablement à se transformer en animal sauvage après avoir fait l'amour. Ils doivent donc se nourrir de chair humaine pour retrouver leur apparence normale. De ce fait, il leur est interdit d'aimer.
Seule exception, Irena et Paul peuvent copuler ensemble sans risquer de se transformer.

Plus que jamais, cette sexualité obéit aux règles de l'inceste, de la consanguinité et du tabou. C'est probablement ce dernier point qui explique leur rejet dans la société moderne. Sans compter que leurs particularités physiques les obligent à vivre dans l'ombre et à bouger de ville en ville.
A partir de ces différents éléments, Paul Schrader réalise un remake très différent de son modèle. Il est donc très difficile de comparer le film de Schrader à celui de Jacques Tourneur.

Toujours est-il que ce remake a une vraie dimension sexuelle et psychanalytique. Le film oppose Irena à son frère.
Si ce dernier a parfaitement accepté sa condition de félin, ce n'est pas le cas de la belle, décidée à prendre son indépendance.
Ce remake peut alors s'appuyer sur un excellent Malcolm McDowell, totalement investi dans son rôle et dégageant un magnétisme animal.
A tel point que l'acteur en devient réellement effrayant.

Quant à Nastassja Kinski, elle s'en tire plutôt bien. En revanche, on n'en dira pas autant de certains seconds rôles.
Par exemple, John Heard ne délivre pas une grande prestation. Clairement, on se fiche presque royalement de la pseudo-romance entre l'acteur et Nastassja Kinski. Mais que dire alors de la piètre performance d'Annette Bening, totalement transparente à côté de la superbe Nastassja Kinski ?
Enfin, après la mort du frère d'Irena, le film perd progressivement de sa force et de son intérêt. Reste un remake de qualité, encore une fois, très différent du film de Tourneur. Toutefois, personnellement, je préfère tout de même la version de 1942.

Note: 14/20

 
Cat people 1982