Certaines modifications génétiques peuvent prédire une rechute du cancer de la prostate, nous expliquent ces chercheurs de l'Université de Pittsburgh qui visent un test sanguin pouvant détecter si la maladie est susceptible d'être mortelle. Cette étude, financée par l'American Cancer Society, le US National Cancer Institute et l'Université de Pittsburgh Cancer Institute, publiée dans l'édition en ligne du 6 mai de l'American Journal of Pathology, suscite l'espoir d'un test pronostic permettant également de décider de la meilleure option thérateutique.
Cette étude a donc étudié si certaines anomalies génétiques, identifiées puis numérisées sur différents types de tissus pouvaient être utilisées pour prédire une rechute rapide après le traitement. Les scientifiques ont étudié des échantillons de sang de tumeurs de la prostate et de tissus en bonne santé prélevés sur 238 hommes qui avaient subi une prostatectomie totale. Ils ont ensuite comparé les différences génétiques. Parmi les participants,
· un tiers a eu une rechute peu de temps après la chirurgie, avec une survie moyenne sans progression de 1,9 mois,
· un tiers a eu une rechute, mais beaucoup plus lente, avec une survie moyenne sans progression de 47,4 mois,
· un tiers a eu une rémission pendant au moins cinq ans.
Vers un test fiable à 75% : Les chercheurs constatent que les patients atteints présentent, dans leurs tissus, un nombre élevé de mutations génétiques appelées "variations du nombre de copies", c'est-à-dire avec une répétition ou une absence de sections d'ADN. Ces répétitions et suppressions sont plus fréquentes chez les patients qui ont évolué ensuite vers une rechute rapide, et l'importance des variations du nombre de copies à tendance à être plus élevée chez ces patients aussi. A partir de là, les chercheurs ont développé un modèle de prévision basé sur l'analyse ADN des différents types d'échantillons de tissus puis l'ont validé sur 25 autres échantillons. Leur modèle de prévision s'avère fiable et précis à 75%, à 70% pour prédire une rechute et à 80% une rechute rapide.
L'étude suscite donc l'espoir d'un test pronostic pour le cancer de la prostate, qui serait aussi un outil d'aide à la décision thérapeutique.
Source: American Journal of Pathology 2012;180:2240-2248 doi.org/10.1016/j.ajpath.2012.03.008 Genome abnormalities precede prostate cancer and predict clinical relapse (Visuel NHS)
Lire aussi : CANCER de la PROSTATE: L'oxygène dans les tumeurs prédit la récidive