Les Fill’s Monkey, l’incredible Drum Show !

Publié le 11 mai 2012 par Bullesonore

Je ne pourrai pas affirmer que je m’y connais en musique, alors imaginez un peu ma connaissance en batteur fou et jeu de batterie surprenant … Et pourtant, y a eu beaucoup de batteurs pour lesquels j’ai eu de sacré gros coups de coeur. Il y a eu Christopher Hrasky des Explosions in the Sky, surprenant batteur qui élabore des rythmiques puissantes et énergiques, puis au détour d’une découverte j’ai été scotché par le jeu de Ryan Donowho (ex batteur de Pagoda) très connu des rues et métro de New-York où il jouait de la batterie sous le surnom de Focus.

Bien sûr, je me suis intéressé à l’univers de Terry Bozzio, Ginger Baker, Mokhtar Samba, Matt Cameron et Jack Irons, Woody Woodmansey (ça c’était plus pour ma période My god is David Bowie)… ou bien Pierre-Antoine Parois de Papier Tigre.

Et puis un jour, j’ai assisté à l’incrédible drum show des Fill’s Monkey

Les Fill’s Monkey et ses deux musiciens atypiques

Les Fill’s Monkey sont un duo de batteur surprenant de fraîcheur et de vivacité qui emmène les spectateurs vers les sommets. Avant même la fin du show, ces deux incrédibles drummers finissent par emballer le public qui vient à chaque fois en masse pour découvrir les immenses talents invraisemblables de ce groupe !

http://www.dailymotion.com/video/xin4lz

Il y a ces deux personnages mi-musiciens mi-fous sortis tout droit d’un cirque du grand Zavatta. Sur le moment, on ne reconnaît pas leurs visages tellement on est envoûté par leur étonnant et renversant show et puis bien plus tard la mémoire ne nous fait plus défaut ! Ah ben oui, les deux drôlissimes batteurs ne sont pas des inconnus.

Il y a Yann Coste, cet incroyable musicien qu’on a pu découvrir aux côtés de No one is innocent,  Anaïs, Doppler (jusqu’à leur split en 2010 après 12 ans d’existence), The Marcel Bellucci Quartet (avec qui on a carrément laissé de côté nos préjugés sur la drum’n'bass et on s’est laissé hypnotiser par la musique de The Marcel Bellucci Quartet qui associe machines, platines, MC et instruments). Yann a même massacré quelques titres avec Mr Puzzle et on l’a retrouvé quelques temps entre 1999 et 2004 avec Prohom. Pour dire, qu’Yann a bien vadrouillé avec ses baguettes et avec talent s’il-vous-plaît !

Sébastien Rambaud (qui nous rappelle notre ami PH) n’est pas monogame avec ses baguettes (ah ben ça alors!). Il commence la musique en 1994 en prenant des cours de batterie, percussions classiques, piano et guitare jazz. Puis en 2000, il intègre le groupe « éthno-électro-rock » JMPZ avec qui il avait la bonne habitude de fusionner l’infusionnable, travaillant au corps avec un plaisir éhonté l’électro, l’indus ou encore l’ethnique. Il enregistre avec JMPZ deux albums (« Subsonic » en 2004 et « Sound Asylum » en 2007) – et puis ce featuring avec Reuno des Lofo, OMG - et tourne en France, en Belgique, en Suisse et au Québec, totalisant plus de 500 concerts avant une tournée d’adieux après 16 ans d’existence et un dernier concert le 3 mars 2012.

Les Fill’s Monkey, de la musique avant toute chose  !

Les Fill’s Monkey ont vu le jour d’une rencontre entre les deux batteurs y a quelques années sur un plateau partagé entre Prohom et JMPZ. De cette amitié et cette aventure musicale est né un beau projet atypique mais osé : Yann et Seb décident de composer ensemble autour de l’instrument un spectacle ludique et humoristique pour un public de 7 à 77 ans !

Ils débutent donc une collaboration avec le metteur en scène Gil Galliot et avec qui, ils mettent sur pied un show transgenre, mêlant musique, jeu et humour.  Mieux qu’un concert de rock ou une virée au Cirque du Soleil, avec les Fill’s c’est tout cela réuni ! On se laisse embarquer dans leurs numéros de batteurs survoltants, de comédiens déchaînés, de mimes captivants , de jongleurs très doués et très à l’aise avec toutes sortes d’objets servant à faire du bruit, etc.

Les joyeux lurons  Fill’s Monkey révolutionnent ce qu’on pourra appeler le « Drum Battle«  et repoussent les limites de la batterie. Je n’ai jamais eu l’occasion de voir un spectacle pareil, un groupe qui ne s’impose aucune limite et qui réussi son pari osé avec brio.

J’ai beaucoup apprécie les prestations scéniques de groupe garage (même si ça m’a bien percé le tympan gauche à force …) ou de dire « Je like » à chaque groupe qui possède une démarche très DIY, tout cela juste pour cette manière de s’en foutre des règles, de voir certains qui sont adeptes de la TAZ ou des écrits d’Hakim Bey. J’ai trouvé chez les Fill’s Monkey un peu de terrorisme poétique; comme le disait si bien Hakim Bey :

« Le Poète Terroriste se comporte comme un farceur de l’ombre dont le but n’est pas l’argent mais le changement. 

Ne pratiquez pas le Terrorisme Poétique pour d’autres artistes, faites le pour des gens qui ne réaliseront pas (du moins durant quelques temps) que ce que vous avez fait est de l’art. Evitez les catégories artistiques identifiables, évitez la politique, ne traînez pas pour éviter de raisonner, ne soyez pas sentimentaux ; soyez sans pitié, prenez des risques, pratiquez le vandalisme uniquement sur ce qui doit être défiguré, faites quelque chose dont les enfants se souviendront toute leur vie – mais ne soyez pas spontanés à moins que la Muse du Terrorisme Poétique ne vous possède. 

Déguisez-vous. Laissez un faux nom. Soyez mythique. Le meilleur Terrorisme Poétique va contre la loi, mais ne vous faites pas prendre. L’art est un crime ; le crime est un art.»

Les Fill’s Monkey sont comme une utopie musicale mais bien réelle ! La virtuosité leur colle aux baguettes et ils ne s’imposent aucune règle. On les retrouve ainsi sur certains morceaux, quittant leurs batteries, et allant faire les fous sur tous les objets qui leur passent sous la main, comme ce délire rythmique avec les balles de tennis. Jeu, set et match pour les Fill’s Monkey !

Il est un peu difficile de retranscrire sur papier la folie, la virtuosité et l’humour de cet incredible Drum Show tellement on est scotché du début du concert jusqu’à la fin (et de l’aftershow aussi quand tu remarques que les musiciens se plient volontiers au jeu des dédicaces et d’échanges de bonnes paroles avec le public), mais ce qui est sûr c’est qu’on ne s’en sort pas indemne de ce spectacle à quatre mains. Entre les big baguettes, les raquettes de tennis, les kazoos, les baguettes lasers façon jedi, les clins d’oeil à Grease avec  »Summer Nights », on ne voit pas le temps passé et on rentre at home avec qu’une idée en tête « C’est sûr, je reviendrai voir les Fill’s Monkey en concert !« 

Crédit Photo : SLG Photographies 

Remerciements : Jeremy Richet et la charmante demoiselle du Sentier des Halles, Julie-Mauris Demaurieux !