Le texte portant sur l’appréciation de la valeur professionnelle des enseignants a été publié au Journal officiel du 8 mai
2012, après avoir été unanimement rejeté par les organisations syndicales présentes au Comité technique ministériel du 15 mars 2012.
La gestion de ce dossier important a constitué, de la part du gouvernement sortant, un modèle de mépris du dialogue social
dont il fut coutumier, mais la date retenue pour la publication constitue aussi un passage en force du point du vue politique peu compatible avec les usages républicains et tout à fait
inacceptable.
Le jeu de dupe, qui a consisté pour l’équipe de Luc Chatel à laisser croire, durant l’automne 2011, que les discussions au
fond de ce dossier majeur se poursuivraient et porteraient à la fois sur la reconnaissance de la valeur de l’investissement des enseignants du service public d’éducation, ainsi que sur l’effet de
cet investissement sur la qualité des enseignements dispensés à nos élèves, a constitué une caricature inacceptable de dialogue social. Aucun échange constructif n’a en réalité eu
lieu.
Les atermoiements du gouvernement sortant ont de plus provoqué un doute sérieux dans l’encadrement des écoles, des collèges
et des lycées sur les rôles effectivement dévolus, dans ce dispositif, aux corps d’inspection et de direction dans la pseudo-procédure d’évaluation proposée. Les nombreux amendements du ministre
proposés dans une totale improvisation lors du Comité technique du 15 mars ont de plus montré le degré d’impréparation du dossier.
C’est pourquoi, dès la prise de fonction de François Hollande et la mise en place du nouveau gouvernement, ce texte sera
abrogé.
Vincent Peillon