La règle des 3 unités : L'excellent nouvel EP de Ben Mazué

On savait qu'il se tramait quelque chose du côté de Ben Mazué grâce aux quelques informations distillées ça et là depuis quelques mois. On attendait.

Tranquillement mais avec un peu d'impatience mêlée de curiosité, il faut bien avouer.

Et là ça y est, depuis quelques jours, on sait. Ben Mazué a livré son nouvel EP.

J'ai toujours aimé ce qu'il faisait avec une très nette préférence pour ses morceaux acoustiques ou aux arrangements savamment pesés, mesurés, ciselés avec dextérité. Ses deux premiers EP, je les ai écouté un nombre incalculable de fois sans jamais m'en lasser. Et les choses suivant leur court logique, tant de talent ne pouvant pas rester dans l'ombre des petits salles parisiennes dans lesquelles il se produisait régulièrement, réunissant un public fidèle et toujours plus nombreux, son premier album est sorti.

Un album sur lequel il a beaucoup travaillé. Dont j'ai beaucoup aimé certains morceaux. Et d'autres moins.

Et cet EP est arrivé. Je crois que le jour de la première écoute j'ai publié un message qui parlait de retour aux sources. A mesure que j'écoute les nouvelles pistes de cet opus, je me résous à l'idée que je me suis peut être un peu trompée. Parce qu'il ne s'agit pas d'un simple retour en arrière bien entendu.

Alors oui on retrouve sur cet EP des morceaux déjà connus comme La valse, Evidemment, Je regrette mais ils sont réarrangés. Sans perdre leur nature, on les retrouve dans une autre version où l'on reconnait notamment souvent les choeurs en background qui apportaient tellement de charme à certains des titres des précédents EPs. Il y a aussi du changement côté texte...parfois léger (un mot deci delà) ou plus large (comme sur Evidemment).

Et puis il y a les nouveaux titres. Allongé, Pan, imprévu. Sur ces morceaux inédits il y a le joli grain de la voix de Ben posée sur des arrangements légers laissant une jolie place à la guitare qui se fait parfois ondulante et qui me rappelle les lives auxquels j'ai de si nombreuses fois assisté depuis que je connais la musique de Ben Mazué. Et puis il y a les textes, qui disent l'envie de s'ouvrir au monde et aux surprises qu'elle réserve (imprévu) ou délivrent de belles déclarations (Pan)(mention spéciale au très joli arrière plan au piano).

Cet EP est ma plus jolie surprise musicale du dernier mois écoulé : j'ai l'impression de retrouver quelqu'un que j'avais un temps perdu de vue.

Il y a l'émotion des retrouvailles d'abord, vive,  puis le doux sentiment qui vient ensuite "ah, mais il n'a pas changé, au fond". Délicieuse surprise que cet EP qui convaincra de l'immense talent de Ben Mazué, un public encore plus nombreux, je l'espère, car il est à mon sens un des artistes les plus intéressants à surveiller du côté de la chanson française en ce moment.

S'il me fallait choisir un mot seulement pour résumer mon avis à propos de l'artiste et de cet EP qui se me semble être à son image, ce serait assurément "poignant". Sans hésitation. Parce que Ben Mazué est de ceux qui avec quelques mots judicieusement assemblés réussit à parler intimement à chacun. Et que sur cet EP les arrangements ne font que porter et amplifier l'émotion suscitée, sans jamais la dénaturer. 

Alors bien sûr étant donné que depuis la sortie de l'album je n'ai qu'une hâte c'est de le revoir sur scène mais que jamais je n'ai réussi à me libérer pour assister à un de ses concerts jusque là je me réjouis à l'idée qu'il est présent au festival des Francofolies de La Rochelle, auquel j'assisterai aussi. Il est programmé le 14 juillet à la Coursive et j'y serai. Hâte.

En attendant et pour les parisiens et banlieusards à qui il a un peu manqué ces temps-ci, tout occupé qu'il était à concocter cet EP, sachez que vous pouvez l'écouter à la Manufacture de la chanson du 14 au 17 mai (la semaine prochaine donc) à 20h30. Toutes les informations sont à retrouver ici.

Bon et si toutefois tu t'interroges sur le titre de cet EP qui fait référence au théâtre, tu peux aller faire un tour par ici, Ben himself t'explique TOUT.

Et sur le blog des Francofolies, on t'en parle aussi, regarde, c'est ici.