L’Histoire se nourrit de symboles. A travers eux, c’est l’assurance de la perpétualité des usages, des traditions et de la mémoire collective.
Ainsi, nous aurons entendu un discours de Nicolas Sarkozy emprunt de sincérité et d’une profonde solennité. Nous regretterons que celui-ci soit son dernier discours, celui dans lequel il remercie les français de leur confiance passée et où il reconnait sa défaite.
Ainsi, nous aurons vu et vécu l’appropriation de la place de la Bastille par un Peuple soulagé, heureux et fier d’avoir rendu l’alternance possible, d’avoir participé à porter François Hollande à la présidence de la République.
Ainsi, nous aurons entendu des « perdants » dignes pour la plupart, mais immanquablement obligés de souligner l’absence de drapeaux français sur cette prise de la Bastille revisitée. Nous nous sentons obligés de leur répondre en écho que ce n’est pas l’étendard, ni le nombre, qui font des uns des meilleurs français ou patriotes que les autres.
Ainsi, nous aurons assisté avec une certaine émotion, à une cérémonie du 8 mai qui place côte à côte deux présidents devant la tombe du soldat inconnu, unissant ainsi tous les français dans un seul et même devoir de mémoire.
Ainsi, nous aurons vu le 10 mai un président pas encore investi, célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, dans les jardins d’un Sénat qui a longtemps accueilli Victor Schœlcher, celui qui n’abandonna jamais l’idée que tous les hommes ont le droit d’être respectés dans leur dignité, quelque soit leur couleur de peau ou leur condition sociale.
Ainsi, nous garderons longtemps en mémoire cette galerie mythique, cette galerie de symboles perpétuels qui forgent l’idée d’une identité nationale appréciée, enfin retrouvée.
A la manière de Jean-Marie Adiaffi : « Un peuple qui ne sait plus interpréter ses propres signes, ses propres mythes, ses propres symboles, devient étranger à lui-même, perd foi en son destin. »