Si les dirigeants de l'UMP ont retenu : « Choisissons la France » comme slogan de campagne législative, dans le
domaine social, ils ont surtout choisi celui des organisations patronales. Exemple : La pénibilité !
L'UMP a dévoilé hier son slogan officiel pour les législatives : « Choisissons la France ». Outre nous apprend L'Express,
qu'ils n'ont fait que piquer une formule utilisée dans
la profession de foi de François Hollande pour le second tour, on se demande bien en quoi les élus du Mouvement Populaire représenteraient mieux la France que les autres partis ou mouvements
politiques.Par contre, reconnaissons aux élus de l'UMP une constance de 5 ans dans leurs choix sociaux puisque comme nous l'avons
démontré à de nombreuses reprises ils ont reproduit jusqu'au copié collé les demandes des organisations patronales. Un des meilleurs exemples étant : La prise en compte de la pénibilité
dans la dernière réforme des retraites !Le 16 juin 2010 à l'Assemblée Nationale, le gouvernement et les députés de la majorité présidentielle réfléchissaient sur la prise en compte de la pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites. Eric Woerth avec sa
délicatesse coutumière lançait : «
On pourrait bien sûr dire que tous les métiers, que le travail en général, comme la vie d’ailleurs, sont fatigants ; c’est vrai que quand on est éveillé, c’est plus fatigant que
lorsque l’on dort ! »Le tout aboutissant à considérer la pénibilité comme ... une invalidité, ce qui existait déjà depuis longtemps !Or, en décembre 2011, on obtenait les résultats du volet pénibilité que l'UMP commentait comme une grande avancée sociale
pour les salariés.S'appuyant sur les conditions dans lesquelles un salarié peut demander son départ à 60 ans pour cause de pénibilité.« Les assurés qui justifient d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 20 % provoqué par une maladie professionnelle
ou un accident du travail peuvent continuer à liquider leurs droits à 60 ans (...) Ceux qui souffrent d'une incapacité comprise entre 10 % et 20 % peuvent également faire une demande, mais la
retraite à 60 ans ne leur est pas accordée automatiquement. Une commission pluridisciplinaire examine leur dossier. L'assuré doit avoir été exposé pendant au moins dix-sept ans à des facteurs de
risque dont la liste est précisément établie (...) »On apprenait que de 30 000 départs annoncés par le gouvernement, seules 466 demandes avaient abouti à un départ
à 60 ans ! Si du côté gouvernemental, , écrivions-nous, on préfère justifier ce
nombre ridicule, par le manque d'information des salariés, du côté de la CGT on est plus réaliste : « (...) de nombreuses personnes qui ont eu des carrières pénibles ne sont plus en activité
à 60 ans mais au chômage, en invalidité ou aux minima sociaux. »Néanmoins, le 18 avril dernier Eric Woerth qui figure dans l'organigramme de l'UMP comme conseiller politique, n'hésitait pas à déclarer au site Atlantico : « (...)
Nous avons créé la notion de pénibilité, qui, pour la première fois, permet à certains salariés « usés » par le travail de partir à la retraite de façon anticipée (...) » et concluait
façon visionnaire : « L'attitude de François Hollande sur les retraites est en réalité la même que celle de Martine Aubry, à l'époque, au sujet des 35 heures : celle du déni de la « valeur
travail » et de l'effort ! Cette France hésitante et irresponsable, les Français sauront la refuser. Le 6 mai, ils ne s’y tromperont pas et feront le choix de l’action et du courage. J’en suis
certain »Choix de « l'action et du courage » qu'ils vont très probablement, une fois de plus rejeter en juin, histoire de
rapeller aux députés de l'UMP qu'on ne peut pas se moquer impunément d'eux ! Crédit photoLibérationSlovar