Pour peu que vous vous soyez intéressé au sujet, on aura un peu tout entendu sur ce nouvel album de Sébastien Tellier. Il est vrai que le premier titre (très court), « Pépito Bleu », et le clip new age qui l’accompagne ont fait dire à certains que tout ceci était purement du foutage de gueule. On n’ira pas jusque-là car, derrière la première « couche » souvent farfelue, il y a la volonté de s'assurer une certaine crédibilité artistique (le modèle de Christophe est ici assez évident) tout en continuant à jouer ce rôle de chanteur crooner à la française (à la manière dilettante d’un Gainsbourg). Sur "My God Is Blue", certains gimmicks fonctionnent plus ou moins bien comme le passage de l’anglais au français dans le texte qui paraît un peu artificiel, écoutez donc « Sedulous » qui n’en demeure pas moins l’un des meilleurs titres de cette période bleue. « Cochon Ville », quant à lui, est un parfait hommage à Space ou Giorgio Moroder, proche de ce qu’a pu faire avec « Glitz Rock » Felix Da Housecat. Mais, on atteint quand même ici rarement la fraîcheur et la fluidité qui étaient à l’œuvre sur « Sexuality » en 2008. Il faut dire que Guy-Manuel de Homem Christo (Daft Punk) n’est plus aux manettes et que le travail de production avec Mr. Flash a été un peu compliquée à gérer, en particulier au sujet de la direction musicale voulue par le grand barbu. On va dire que « My God Is Blue » est un album de transition dans le parcours de ce musicien illuminé qui ne manque pas de ressources.
Laurent Gilot
Sebastien Tellier , My God Is Blue (Barclay)Sortie le 23 avril 2012
Sébastien Tellier, Cochon ville (vidéo censurée)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble