On pensait l’Europe sur la voie de la rémission. Entre les liquidités massives injectées dans les banques par la BCE et surtout le vote du gouvernement grec sur le plan d’austérité voté le 12 février dernier malgré les émeutes, le marché avait repris de la hauteur ...avant qu'on reparle de la Grèce.
C’était sans compter sur les élections législatives qui ont permis à la population grecque d’exprimer son mécontentement dans les urnes. Résultat du vote du 7 mai : un chamboulement du fragile équilibre politique : Fin du bipartisme, arrivée de la gauche radicale en deuxième position, entrée des néo-nazis au Parlement (Pari néonazi de l’Ordre doré). Et surtout la remise en question du memorandum signé en Février.
Du coup, la séquence désormais archi-connue déclenchée sur les marchés ces deniers jours :
- Chute de l’euro-dollar
- Chute des valeurs bancaires
- Ruée sur les valeurs refuge : Bund
- Rumeurs sur la sortie de la Grèce, plus probable que jamais
A bien y réfléchir, la Grèce ne peut pas sortir de la zone euro pour 3 raisons :
1) Aucun mécanisme d'expulsion n'est pour l'instant prévu dans les institutions. Il est donc matériellement impossible de se séparer de l'un de ses membres à moins qu'il ne le souhaite.
2) Les Grecs n’ont rien à gagner d’une sortie. Une sortie de l'Europe ne signifierait pas la fin des soucis pour les Grecs: ils devraient toujours rembourser leur dette contractée auprès des banques et des pays membres de la zone euro. Pire, l’accès aux marchés financiers seraient définitivement fermés avec l’envolée des taux à des taux prohibitifs.
3) L’aide à la Grèce n'est pas un chèque en blanc. Si le futur gouvernement rejette le memorandum et le plan d'aide portant sur des dizaines de milliards d'euros, s'étale sur plusieurs mois, voire plusieurs années de même que l'aide du FMI.. Si les grecs reviennent sur leurs engagements, et a fortiori s'ils sortent de l'euro, le plan d'aide sera immédiatement bloqué. Impossible, donc, de «partir avec la caisse».
Enfin, la zone euro n'a rien à gagner à une sortie de la Grèce. La théorie des dominos pourrait alors se mettre en place.Si la Grèce sort de l’Euro pourquoi demain pas le Portugal ou l’Espagne ?
« Austérité sans croissance n’est que ruine des peuples »
Dans cette perspective l’élection de François Hollande apporte un espoir pour les pays d’Europe du Sud qui subissent l’austérité depuis près de 3 ans. Gageons que le nouveau couple Merkollande saura ajuster le curseur dans le sens d’une plus grande souplesse. Sans quoi l’enjeu ne sera plus seulement économique mais bel et bien politique. Il en va de l’avenir de la démocratie, aujourd’hui menacée par la montée des extrêmes.
Une raison suffisante pour l’Europe pour ne pas laisser tomber le soldat grec. A aucun prix.
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