Éditions Coups de tête
144 pages
Résumé:
Viviane haït les bébés. Viviane a des enfants, mais ne les voit presque plus. Elle leur fait même croire qu’elle passe Noël dans le Sud alors qu’elle part s’installer dans une cabine à Percé, seule. La première nuit, un panier est laissé à sa porte avec dedans un bébé naissant. Question d’épargner à l’enfant une vie d’enfer, Viviane décide d’abréger ses jours. Bien sûr rien ne se passe comme prévu : on ne se débarrasse pas d’un bébé comme ça, surtout quand les cabines voisines sont remplies de touristes français et que nos pas laissent des traces dans la neige...
Mon commentaire:
Après le hockey, c'est au tour des bébés de passer à la moulinette de François Barcelo. Dans J'haïs le hockey, le personnage d'Antoine est confronté à ce qu'il déteste le plus. Ici, c'est pareil. Viviane déteste les bébés. Elle nous raconte son aventure en avion, qui fait vraiment sourire. On se demande pourquoi Viviane a eu des enfants, mais on l'apprend assez rapidement. Elle nous raconte ça, et d'autres choses, au moment où elle découvre au pas de sa porte un panier de pique-nique avec, dedans, un bébé tout rose. Comme sa fille Véronique devait accoucher bientôt, elle est persuadée que le bébé vient d'elle. Il faut dire que sa fille est plutôt mésadaptée et ne mène pas une vie très saine...
Viviane se met alors en tête de se débarrasser du bébé. Comme Barcelo a le grand talent de rendre parfaitement normale n'importe quelle scène frisant la folie, on le suit dans les déboires de Viviane pour mettre fin à la vie du bébé. Mais c'est que ce jeune garçon, qu'elle baptise Rock "avec un K", est coriace et ne se laisse pas mourir aussi facilement.
Si j'ai aimé la plupart du roman, j'ai trouvé qu'aux deux-tiers, l'esprit humour noir tombe un peu dans la simple cruauté. La ligne est mince entre les deux et ici, elle la frôle par moments un peu trop à mon goût. Je me serais bien passée de la scène du micro-ondes qui pourtant, semble être une fixation chez Viviane. Par contre, j'ai aimé suivre la folie de Viviane, ses réflexions totalement tordues, qui sont très noires et ses déboires avec le bébé. C'est au moment où les jeunes filles cognent à sa porte que j'ai sentis que l'histoire retombait un peu. Cependant, lauteur se reprend dans les dernières pages avec une fin qui me convient tout à fait.
J'haïs les bébés est une histoire audacieuse, dans la lignée de son premier de la série, J'haïs le hockey. Par contre, il n'a pas sa force et manque un peu de consistance. C'est un roman qui se lit rapidement, qui est intéressant par moments. J'espère néanmoins que l'auteur poursuivra l'idée avec d'autres titres du même genre, je crois que l'idée de base, bien exploitée comme dans J'haïs le hockey, a beaucoup de potentiel.