Hier, dans cette semaine de déplacements, je me suis endormi dans le train, vers Bordeaux.
Le TGV glisse sur sa route, je loue une voiture, un coupé en remplacement de mon choix réservé, je profite du soleil, je roule vers mon rendez-vous. La ville, puis rapidement la campagne, cette route droite, calme et reposante vers la mer.
Je stoppe, elle est là, elle m'attend. Nous ne savons comment communiquer, tant de mots déjà dits, échangés avec des vérités et des silences. Nous nous parlons enfin, une embrassade, comme une première fois, comme déjà des amis, mais le net était notre seul lien, jusqu'à ce jour. Je pose mon regard sur elle, je suis conquis par cette beauté si naturelle, si fraîche, avec ses étincelles, bien à elle, de sophistication. Elle maîtrise son image, elle joue de la mode, ici en jean et bottes, demain en jupe si chic, si élégante, une fine ceinture sur ses hanches. Un top en coton, vintage ou un chemisier si féminin, avec juste une souplesse, un bouton oublié, une transparence sur une bretelle de lingerie. Elle rayonne.
Un bateau, elle saute dedans, moi aussi, je la suis du regard, je flotte, je subis cette mer bleue, sensation étrange pour un aquaphobe. Elle devient sirène, jette ce tee-shirt en coton si doux, si souple sur la banquette, elle joue de cette masse bleue, elle parle, rit et s'envole dans les flots. Les vagues suivent le parcours du pilote, fraîcheur sur mon visage, de l'eau salée, ce goût sur mes lèvres. Elle rit encore de son corps moulé dans l'eau, dans ce maillot.
Je dormais si bien quand le train est entré en gare. Mon taxi m'attendait, direction les bureaux.
Nylonement