The Name of the Star

Publié le 10 mai 2012 par Clarabel

Rory, qui débarque de sa Louisiane natale, découvre la ville de Londres au bord de la panique depuis qu'est apparue la macabre mise en scène d'un crime imitant les actes du célèbre Jack the Ripper. Le doute n'est plus permis, et la presse profite à fond du filon. De son côté, la jeune américaine se familiarise avec aisance à la vie de son pensionnat anglais, Wexford, son dortoir, sa salle commune, ses cours intensifs, ses séances de hockey, son réveil matinal et le petit déjeuner avec saucisses, ses uniformes, ses préfets, ses colocs... tout un programme ! L'auteur, en plus, s'emploie à tout bien détailler, à décrire longuement l'adaptation sans heurt de Rory, à partager son train-train quotidien, c'est simple mais non dénué d'intérêt bien sûr.
De toute façon, ce roman a pour vocation de bercer son lecteur, il m'a paru assez long, sans être ennuyeux. L'atmosphère y est en fait envoûtante, à la fois sombre et flippante, notamment pour tout ce qui touche à l'enquête criminelle à laquelle Rory va joindre sa participation bien malgré elle. C'est également empreint de réflexions adolescentes, toutes gentillettes, comme le fait de se retrouver nouvelle ou étrangère à l'école, de bûcher ses leçons, de sortir entre amis ou d'avoir un béguin pour un garçon. Il n'y a aucun réel investissement romantique dans l'intrigue, et c'est loin d'être un problème. En fait, il apparaît vite qu'on tombe irrémédiablement sous le charme de l'aura romanesque. C'est difficile à décrire, car il se passe à la fois beaucoup de choses, mais sur un rythme nonchalant. C'est ensorcelant, c'est mystérieux et c'est totalement dépaysant.
En somme, c'est l'histoire d'une américaine à Londres, envoûtée par le fantôme de Jack the Ripper, qui va se découvrir des facultés dont elle ignorait l'existence, ce qui risque de fortement chambouler son existence. J'ai été séduite par cette façon de faire, par les personnages, par le cadre de vie, par la construction de l'intrigue. Maureen Johnson est sans conteste un très bon auteur, elle nous le prouve avec ce roman très différent des lectures, aussi plaisantes soient-elles, de Suite Scarlett ou 13 Little Blue Envelopes.

Hantée, tome 1 : Les Ombres de la ville, par Maureen Johnson
éd. Michel Lafon, 2012 - traduction de Maud Desurvire