Les gens que nous connaissons nous recouvrent parfois de clichés et d’idées toutes faites, tellement que rapidement ils ont limité ce que nous pouvons être à ce qu’ils croient nous limiter. Le temps fait de nous des clichés bien bordés dans l’esprit des autres. J’ai ainsi préféré conserver ce blog anonyme, et l’offrir ainsi à d’autres anonymes, car je me suis rendu compte qu’expliquer que l’on écrivait, ou que l’on dessinait autre chose que des “jolies choses” suscitait des réactions agressives. Il y a une sorte de prétention à laisser s’exprimer ce que la société, le conformisme, l’éducation refoule en nous, à imaginer que l’on puisse avoir un peu de talent, qui provoque parfois des réactions violentes chez les plus conformistes. Pour eux chaque chose est bien dans sa case, et cette vision panglossienne ne doit pas être dérangée.
C’est curieux comme parfois on nous enferme dans un rôle sans grandeur, et sans brillant, et que l’on nous dénie certaines possibilités sans être capable de les vérifier. Avant Internet, on estimait qu’il existait des millions de manuscrits en France, la plupart des livres qui sortent ne sont pas meilleurs que ceux qui sont refusés, au contraire un livre sort parfois en raison de sa médiocrité.
Dans nos esprits, un milieu s’est accaparé la création, et rien ne pourrait surgir en dehors de ce milieu. Pourtant, la preuve en est là : des milliers de gens, que l’école n’a pas reconnu accèdent à l’écriture et à sa diffusion, sans passer par aucun canal commercial, grâce à cette révolution du net.
Il est possible de corriger, de compléter ce qui est écrit par ailleurs, de proposer des textes que personne n’aurait vu. Oui, la principale révolution est ce décloisonnement, cette extension du champ de l’écriture, moins réservée qu’autrefois.