à Bègles, on a décidé de prendre le principe du «jardin en terrasses» au pied de la lettre. Dans l’éco-quartier Terre Sud, un bâtiment va être construit sur le principe du lotissement vertical : à chaque étage, les habitants pourront se construire des logements sur mesure et cultiver leur potager. Un empilement de maisons individuelles, en somme, qui implique une nouvelle façon de penser le logement, de sa conception à son occupation.
Innovation à tous les étages
L’idée de créer ce type de logement, à mi-chemin entre les tours d’habitat collectif classique et les quartiers pavillonnaires n’est pas vraiment nouvelle : quelques projets de ce type ont déjà été développés en Allemagne ou au Japon. Mais «la France est en retard» sur la question des logements innovants, constate le maire de Bègles Noël Mamère, pas mécontent de faire donc de sa commune une pionnière dans l’expérimentation du lotissement vertical. Car c’est bien d’une expérimentation qu’il s’agit, menée en partenariat par la ville, le bailleur social Domofrance, l’architecte Christophe Hutin et le cimentier Lafarge (car la structure même du bâtiment, capable de supporter le poids de la terre des jardins, est aussi une innovation). Le principe est bien défini et la localisation aussi : sur une parcelle située au coeur du futur quartier Terre Sud, un bâtiment R+2 proposera en accession à la propriété des plateaux modulables de 120 à 220 m2. Une partie sera construite, le reste sera évolutif : jardin, terrasse ou pièces en plus, en fonction des besoins. Le jardin sera «un vrai jardin, dans lequel on pourra planter des arbustes et faire son potager», précise le maire.
2600€/m2 pour des T3 modulables
Quant au logement, c’est cette dimension personnalisable qui le rend novateur. «Pourquoi les gens rêvent-ils d’une maison individuelle ? Parce qu’ils peuvent faire quelque chose de personnalisé alors que dans l’habitat collectif la marge de manoeuvre est très réduite», explique le directeur général de Domofrance Philippe Déjean. Il s’agit donc là de proposer à chacun de se construire sa maison sur sa parcelle. Voila le principe, mais les partenaires du projet reconnaissent volontiers que la concrétisation reste à affiner : comment construire puis comment commercialiser ces logements atypiques qui ne correspondent guère aux réglementations actuelles ? Comment conserver des prix raisonnables, puisqu’il s’agit ici de vendre des T3 à 2600€/m2 à des acquéreurs à revenus modestes. Toutes les questions ne sont pas résolues mais le défi de la nouveauté enthousiasme visiblement les partenaires du projet, qui comptent déposer un permis de construire d’ici l’été. «Nous allons faire ça à la béglaise car à Bègles, nous aimons bien innover», sourit l’adjoint Jean-Etienne Surlève Bazeille. Le plus intéressant sera ensuite de voir comment les premiers occupants investissent les lieux et se les approprient. Il arrive que le résultat soit surprenant, même pour des pionniers.• Sophie Lemaire
image Christophe Hutin architecte
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LES COMMENTAIRES (1)
posté le 30 novembre à 21:03
La question de la construction surélevée pose nombreuses questions. I lest vrai que la construction horizontale pose aussi et qu’il n’est pas possible de héberger tout le monde Dans des pavillons. Par contre, pour éviter les dérives des barres des années 60 et 70 il faut des architectes, urbanistes et constructeurs qui pensent le future des nos villes et villages et qui proposent des Solutions pour Tous et à la portée de tous.